"Personne ne détient la vérité tout seul" : à la Fête de l'Huma, l'absence de Jean-Luc Mélenchon concentre les critiques
Jean-Luc Mélenchon est le grand absent de la Fête de l'Humanité, samedi et dimanche à la Courneuve (Seine-Saint-Denis). Le leader de La France insoumise est la cible de nombreuses critiques, preuve que le torchon brûle à gauche.
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À la Fête de l'Humanité, qui se déroule les samedi 16 et 17 septembre à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), Jean-Luc Mélenchon brille par son absence, une première en douze ans. Ce traditionnel rendez-vous de la gauche politique - c'est la 82e édition - accueille d'ailleurs bien peu de têtes d'affiches cette année. Le leader de La France insoumise est en déplacement à La Réunion mais à la Fête de l'Huma, on ne parle que de lui et pas forcément pour en dire du bien. Le torchon brûle entre communistes et insoumis.
"Les sirènes dégagistes" ne suffisent pas
Jean-Luc Mélenchon, c'est l'absent dont tout le monde parle. Un comble, pour Alexis Corbière, député La France insoumise de Seine-Saint-Denis : "Il y a quelques temps, paraît-il qu'il était trop solo et manifestement quand celui qui, paraît-il, veut tout ramener à lui ne vient pas, ça pose des problèmes à beaucoup de gens." Dans le viseur d'Alexis Corbière, le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Pierre Laurent, qui a souhaité la bienvenue à la Fête de l'Huma aux élus communistes, écologistes, socialistes et insoumis venus participer aux débats, à sa manière.
Personne ne détient la vérité tout seul, je le dis sans esprit polémique mais pour nourrir le débat d'idées, je ne crois pas qu'il suffise de continuer à entonner les sirènes dégagistes
Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste françaisà franceinfo
Selon lui, cette stratégie, "dans la confusion politique actuelle", peut "servir des forces aussi contraires et opposées que Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron et Marine Le Pen." Pierre Laurent tient ensuite à rappeler que le succès de la Fête de l'Humanité ne dépend pas de la présence du leader de La France insoumise : "Lui n'est pas là mais le peuple est là. Alors les médias faites parler ce peuple, regardez ce peuple, donnez-lui la parole !"
Ce discours, "une sorte de guet-apens"
Ce discours n'a clairement pas plu aux représentants de La France insoumise qui avaient fait le déplacement. "On est invités à des débats, on veut y participer et on se retrouve invités à un discours qui est, dans ses angles d'attaque, une sorte de guet-apens", déplore le député du Nord Adrien Quattenens. "Est-ce que, s'il avait été là, le discours aurait été une charge en règle comme celle-là ?", interroge-t-il. Il assure cependant que les insoumis n'en perdent pas leur bonne volonté pour autant. "On essaie de rester dans un état d'esprit positif, que la direction du Parti communiste malheureusement semble ne pas encourager."
Pendant qu'insoumis et communistes se regardent en chiens de faïence, Benoît Hamon est venu en voisin pour compter les points. Alors qu'il inaugure le stand de son nouveau mouvement du 1er juillet, il en profite lui aussi pour tacler le grand absent de ces festivités. "Je suis un vieux militant de gauche, je sais que c'est compliqué la gauche, ça a toujours été compliqué", assure l'ancien candidat socialiste à l'élection présidentielle.
Il y a des cultures différentes à gauche et quiconque prétend à l'hégémonie se casse les dents sur le fait qu'il n'y aura jamais une gauche qui, soudain, se rassemblerait autour d'un modèle à l'ADN chimiquement pur. Ça n'existe pas à gauche
Benoît Hamon, ancien candidat socialiste à l'élection présidentielleà franceinfo
En revanche, il estime qu'il y a toujours eu un désir d'unité à gauche, souvent exprimé par la base. Selon lui, cela "suppose que quand on entend une parole différente de soi à gauche, on ne considère pas que le réflexe soit de faire son enclos pour se protéger de cette parole différente mais qu'elle soit un encouragement à aller l'écouter et à ouvrir le débat". Cette Fête de l'Humanité est donc un révélateur de grandes tensions à gauche actuellement, où on distribue plus les coups que l'on s'unit. Depuis La Réunion, les oreilles de Jean-Luc Mélenchon ont donc dû largement siffler depuis le début des festivités à La Courneuve.
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