Propos de Valls sur les Roms : le Mrap saisait la Cour de justice de la République
Le 17 septembre, le ministre de l'Intérieur avait évoqué leurs "modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation".
L'association avait menacé de le faire, c'est désormais acté. Le Mrap a déposé plainte, mardi 12 novembre, pour "provocation à la haine raciale" contre le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, à la suite de ses propos controversés sur les Roms. L'organisation antiraciste engage pour la première fois de son histoire des poursuites contre un ministre de gauche. La plainte a été déposée auprès de la Cour de justice de la République (CJR), seule habilitée à juger les membres du gouvernement pour des actions dans le cadre de leurs fonctions.
Le Mrap reproche à Manuel Valls des propos sur les Roms tenus le 17 septembre. Il avait attribué à cette minorité des "modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation". Ces déclarations avaient suscité un fort émoi au sein du PS et du gouvernement. Le geste du Mrap pourrait néanmoins être essentiellement symbolique car la plainte a peu de chance d'être retenue et d'autres associations antiracistes ont refusé de s'y associer.
"C'est intolérable de la part d'un ministre"
"On a l'habitude de ces charges du côté du FN mais nous assistons avec beaucoup d'inquiétude à une contamination dans toute la classe politique", a déclaré le coprésident et avocat du Mrap, Pierre Mairat. "Le monde politique s'est emparé de ses petites phrases assassines. C'est intolérable de la part d'un ministre en responsabilité", a-t-il ajouté, en accusant Manuel Valls d'avoir contribué "au sentiment de rejet (...) de toute une population, petits, grands, bébés et adultes" confondus.
Le Mrap, qui n'avait jamais poursuivi de ministre socialiste auparavant, a réuni il y a plus d'un mois son conseil national pour discuter de cette action finalement approuvée à l'unanimité. "Nous voulions un Mrap fidèle à ses valeurs, sans aucun calcul politicien, a déclaré Pierre Mairat. Nous ne sommes inféodés à aucun parti politique." Le Mrap avait déjà engagé en 2011 une procédure devant la CJR contre le ministre de l'Intérieur de l'époque, Claude Guéant, qui avait lié l'immigration comorienne à Marseille aux violences dans la ville. Sa plainte n'avait pas été retenue.
À regarder
-
Victor Wembanyama : il revient encore plus fort
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
Cancer : grains de beauté sous surveillance grâce à l'IA
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter