Pas d'unité au Parlement sur le dossier syrien
Jean-Marc Ayrault a défendu la position française sur la Syrie mercredi devant le Parlement. Lors d'un débat sans vote, le Premier ministre a évoqué l'attaque du 21 août, "le plus massif et le plus terrifiant usage de l'arme chimique". Les différents groupes ont ensuite défendu leurs positions.
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Jean-Marc
Ayrault était devant les députés français ce mercredi après-midi, dans le même
temps Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, lisait le même discours
au sénateur.
Devant un hémicycle au deux tiers
rempli, le Premier ministre a souligné que l'attaque du 21 août "constitue, en ce
début du siècle, le plus massif et le plus terrifiant usage de l'arme chimique ".
Et il a posé cette question : "Que choisir : l'action ou la résignation
?" Il a également développé les éléments de preuves qu'il avait communiquées
lundi aux représentants des parlementaires.
Sur la question de
l'intervention, Jean-Marc Ayrault a réaffirmé que la France n'agirait "pas
seule et joindrait ses efforts à ceux d'autres partenaires, à commencer par les
Etats-Unis" . Il n'a en revanche pas explicitement évoqué la question d'un
vote du Parlement, réclamé dans la majorité comme l'opposition. Réclamé aussi
par 74% des Français selon un sondage CSA pour BFMTV.
L'opposition veut un
vote
Pas de vote ce mercredi
donc, mais un débat au sein des deux assemblées. Christian Jacob, le chef de
file des députés UMP a ainsi pointé la convocation du parlement "à
contre-temps". "François Hollande a convoqué le Parlement avant
d'avoir pris quelque décision que ce soit. Qu'il ne s'étonne pas de se voir
réclamer un vote. Il a pris le risque d'affaiblir la fonction présidentielle
qui ne s'accommode pas d'indécision, d'atermoiement et de suivisme ", a-t-il
expliqué.
Son
homologue au Sénat, Jean-Pierre Raffarin a lui aussi appelé à un vote. "Fidèles aux grands
principes de la Vème République,
nous savons bien que ce débat n'est pas requis dans notre Constitution. Mais il
est indispensable. La question d'une intervention armée en Syrie divise nos
alliés et aussi notre pays." Pour l'ancien Premier ministre :
"La clarification la plus convaincante en
démocratie, c'est le vote. Nos amis américains
prenant le temps de la démocratie au Congrès, il n'est pas possible d'invoquer
l'urgence pour priver notre Parlement de son expression la plus
responsable : le vote ." (Jean-Pierre Raffarin)
Le président de l'UDI,
Jean-Louis Borloo a renchéri en jugeant impossible pour l'instant une
intervention militaire en Syrie "sans preuves irréfutables" de
l'usage d'armes chimiques et "sans une coalition très large" . Très
applaudi par l'ensemble de l'opposition, il a appelé à s'appuyer sur
l'Assemblée générale des Nations-unies.
La majorité derrière le
gouvernement
De son côté le
président du groupe PS à l'Assemblée nationale Bruno Le Roux a jugé que le débat sur une
meilleure association du Parlement "ne doit pas non plus servir de
prétexte commode pour ceux qui voudraient ne parler que de la forme",
Le
patron des Sénateurs PS François Rebsamen a pointé une "action militaire
légitime qui doit avoir une valeur de dissuasion (...) c'est l'honneur et la grandeur de la
France d'être en pointe dans le combat pour le respect des droits humains les
plus élémentaires".
Seule voix discordante
dans la majorité lors de ce débat, celle d'Europe Écologie-Les Verts. Le
coprésident du groupe, François de Rugy a reconnu que le groupe écologiste
n'était pas "unanime" . Lui a soutenu, "sous conditions" , le principe
d'une intervention réaffirmant toutefois la position de son groupe en faveur
d'un vote.
Les radicaux de gauche
ne sont eux pas opposés à une intervention tandis que le Front de gauche est "vigoureusement"
contre. "Une telle intervention serait illégale - car injustifiée et
infondée - sur le plan du droit international ", a estimé André Chassaigne,
président du groupe des députés du Front de gauche.
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