Législatives 2024 : comment l'ascension de François Ruffin a été stoppée par la dissolution
Alors que François Ruffin aurait pu être l'incarnation d'une union de la gauche en-dehors du giron de Jean-Luc Mélenchon, ses soutiens ont changé de stratégie pour passer au mieux l'étape des législatives anticipées.
Son nom était sur toutes les lèvres avant la dissolution : François Ruffin. Il est à l'origine d'ailleurs de l'expression du "Nouveau Front populaire" et était même envisagé comme possible Premier ministre. Pour expliquer son brutal déclin, il faut rembobiner.
Retour au dimanche 9 juin avant 21h, avant l'annonce de la dissolution. François Ruffin est chez lui, à Amiens, pour découvrir les résultats des européennes. Il frétille, d'après l'un de ses proches, prêt à cranter la suite pour la gauche. Une alliance d'unionistes se prépare depuis des semaines entre des figures socialistes, écologistes, communistes et des frondeurs Insoumis, autour du député de la Somme. L'équipe prévoit même de rencontrer des journalistes la semaine suivante et de se déployer dans les quinze jours. Ils sont donc tout proches de couper enfin le cordon avec Jean-Luc Mélenchon. Mais tout s'arrête dans la nuit de dimanche à lundi, la nuit du séisme de la dissolution.
Ménager les proches de Mélenchon
C'est comme un krach boursier, l'affolement dans une gauche en miettes. Tout le monde est sonné. Les leaders ne pensent qu'à une chose : sauver leur place, leur poids, leur peau à l'Assemblée. Notamment l'écologiste Marine Tondelier, dont le parti vient de s'effondrer aux européennes. Sous pression, elle finit par aller frapper à la porte de LFI dans la même nuit pour rouvrir le dialogue. Les socialistes la suivent.
Il faut maintenant ménager les proches de Jean-Luc Mélenchon en froid avec François Ruffin, et ce, peu importe les liens développés avec lui ces derniers mois. Les discussions, les textos, les dîners… Le voilà écarté, lui qui vient pourtant de lancer la marque "Front populaire".
"Ruffin Premier ministre", slogan de campagne enterré
Un participant aux négociations appuie très vite l'idée du slogan "François Ruffin, Premier ministre", sentant, avant le début de la campagne, le danger que Jean-Luc Mélenchon vienne la parasiter. "Propulser Ruffin réglerait tout, d'après lui. Ça embarquerait les communistes, les écolos mettraient le bazar chez LFI". Un socialiste s'amuse même à imaginer la réaction qu'aurait eu le chef Insoumis.
Selon nos informations, François Ruffin lui-même aurait aimé être candidat au poste de Premier ministre. Dans son entourage, on est persuadé qu'il aurait pu créer une dynamique, aller piquer des voix à l'extrême droite. Mais finalement rien. Certains lui en veulent d'ailleurs. "Le pouvoir se prend", appuie un socialiste de poids. "Il avait dix possibilités d'annoncer qu'il était Premier ministre", ajoute un autre. "Il aurait pu plier le match".
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