Incarcération de Nicolas Sarkozy : "J'irai le voir en prison", déclare Gérald Darmanin, ministre de la Justice

L'ancien président de la République sera incarcéré à la prison de la Santé mardi. Sur France Inter, le ministre de la Justice indique qu'il "peut aller voir n'importe quelle prison et n'importe quel détenu quand il le souhaite".

franceinfo

Radio France

Publié le 20/10/2025 08:28

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Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, le 30 mars 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)

"J'irai le voir en prison", déclare le ministre de la Justice Gérald Darmanin sur France Inter lundi 20 octobre, alors que Nicolas Sarkozy sera incarcéré à la prison de la Santé mardi. "Je ne peux pas être insensible à la détresse d'un homme", a ajouté le ministre de la Justice.

L'ancien président de la République va être emprisonné après sa condamnation à cinq ans de prison avec mandat de dépôt à effet différé, assorti de l'exécution provisoire, dans l'affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne.

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— France Inter (@franceinter) October 20, 2025

"J'irai le voir en prison comme garde des Sceaux, je m'inquiéterai de ses conditions de sécurité", indique Gérald Darmanin. "Le ministre de la justice peut aller voir n'importe quelle prison et n'importe quel détenu quand il le souhaite parce qu'il doit garantir le bon fonctionnement du service public, ce n'est pas anormal", a-t-il ajouté, rappelant que Nicolas Sarkozy, ayant fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison dans le dossier libyen, était "présumé innocent".

"Je ne suis pas totalement toujours d'accord avec Nicolas Sarkozy"

"Le ministre organise [l'incarcération] de façon professionnelle et l'homme est évidemment triste de cette situation", poursuit Gérald Darmanin. Il était déjà allé rendre visite à l'ancien Président quelques jours après sa condamnation et estime que cette visite et celle à venir à la prison ne posent de problème vis-à-vis des magistrats que Nicolas Sarkozy a vivement critiqués.

"Un ministre de la Justice doit garantir que les magistrats soient protégés. Je garantis intégralement cela. Mais aussi, je dois dire à quel point, et c'est normal, on doit faire attention à la sécurité d'un ancien président à la prison de la santé. Ça ne me paraît pas choquant que de le dire", affirme-t-il. Quant aux attaques de l'ancien Président visant la justice, le ministre rappelle qu'on "a le droit de critiquer les décisions de justice" en France. En revanche, "je lui laisse l'entière responsabilité de ses propos. Je ne suis pas totalement toujours d'accord avec Nicolas Sarkozy", dit-il.

Par ailleurs, réagissant à l'appel des fils Sarkozy à un rassemblement mardi matin en soutien à leur père, le ministre dit savoir "le choc que c'est d'avoir son père au parloir", en rappelant qu'il a lui aussi "été voir [son] père en prison" lorsqu'il "a fait plusieurs mois de préventive à la maison d'arrêt de Valenciennes" quand Gérald Darmanin avait 18 ans.