Fonctionnaires, syndicats, 35 heures... Comment Sarkozy veut "refonder" le modèle social français
Temps de travail à la carte, fin du monopole de présentation syndicale, souplesse du statut des fonctionnaires... Dans une interview aux "Echos", Nicolas Sarkozy détaille ses propositions pour réformer le marché du travail français.
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Sans surprise, Nicolas Sarkozy ne fait pas confiance à François Hollande. "Il n'y a hélas aucune reprise en France et il n'y en aura aucune avec la politique de ce gouvernement", indique le président des Républicains, dans une interview publiée sur le site des Echos, mardi 29 septembre.
Dans ce long entretien, l'ex-chef de l'Etat proclame sa volonté de "refonder" le modèle social français. Comment ? Temps de travail à la carte, fin du monopole de présentation syndicale, souplesse du statut des fonctionnaires... Francetv info détaille ses propositions.
35 heures : "La liberté doit primer"
"Toute entreprise qui souhaitera s'exonérer des 35 heures devra pouvoir le faire", martèle Nicolas Sarkozy. A une condition : que le salarié qui travaille plus gagne plus. "Les 36 heures devront être payées 36, les 37 heures 37..., détaille l'ancien président. Les salariés gagneront davantage. Les entreprises auront la souplesse et donc la compétitivité."
Pour travailler au-delà des 35 heures, il suffit de "l'accord des partenaires sociaux de l'entreprise" ou d'un "référendum" au sein de la société, précise Nicolas Sarkozy. "Pour les entreprises qui ne souhaiteront pas sortir des 35 heures, elles pourront choisir d'y rester", insiste-t-il.
Si le président des Républicains souhaite laisser le choix aux entreprises, il compte bien les "inciter financièrement (...) à remonter la durée du travail". "Les heures au-delà de 35 heures leur coûteraient moins, détaille Nicolas Sarkozy. Les allégements de cotisations sociales patronales seraient accrus jusqu'à 39 heures. En clair, on n'allège plus les charges pour travailler moins, on les allège pour travailler plus !"
Syndicats : "Il faut sortir d'un système dans lequel tout est imposé d'en haut"
"Le dialogue social ne fonctionne plus en France", estime l'ancien chef de l'Etat. Sauf exception, "la négociation sociale doit désormais se dérouler d'abord dans les entreprises, plutôt qu'au niveau de la branche ou du confédéral", préconise-t-il.
En cas de désaccord entre les partenaires sociaux, le président des Républicains veut que les salariés "tranchent", "par référendum", "à la majorité simple". "Les résultats de ce vote ne devraient pas pouvoir être remis en cause par les tribunaux, à la condition qu'il respecte bien sûr les normes fondamentales", réclame Nicolas Sarkozy.
Enfin, l'ex-président veut remettre en cause le "monopole de présentation des syndicats". "Les délégués syndicaux doivent cesser d'être nommés par les syndicats, ils doivent pouvoir être élus par les salariés, selon Nicolas Sarkozy. Et dans ce cadre, il faut autoriser la liberté de candidature dès le premier tour."
Fonctionnaires : "Dans la fonction publique, on travaille souvent moins que 35 heures"
Faut-il réformer le statut des fonctionnaires ? Nicolas Sarkozy s'engouffre dans le débat ouvert par Emmanuel Macron. "Je ne pense pas que le statut à vie soit la réponse, explique-t-il. Il faudra donner plus de souplesse avec des contrats de cinq ans pour certains métiers dans la fonction publique."
Le président des Républicains souhaite par ailleurs revenir "sur tous les accords de réduction du temps de travail qui ont été conclus dans les années 2000". "Ayons le courage de dire que dans la fonction publique, on travaille souvent moins que 35 heures, déclare Nicolas Sarkozy. Revenir aux 35 heures pour tout le monde est déjà une première étape minimum." A cette condition, l'ex-chef de l'Etat est prêt à revenir sur le gel du point d'indice des fonctionnaires.
Licenciements : "Il faut faire confiance aux chefs d'entreprise"
Le constat de Nicolas Sarkozy est simple : "Aucun chef d'entreprise ne licencie pour le plaisir." "Le licenciement économique doit être rendu possible y compris pour réorganiser l'entreprise quand il est encore temps, juge-t-il. Aujourd'hui, nous sommes dans une situation où il est autorisé uniquement quand elle va très mal."
Le patron des Républicains juge que la législation actuelle, "la rigidité du droit social", "freine les embauches". "Ce n'est pas au juge de contrôler l'opportunité d'une réorganisation dans une entreprise", précise-t-il, ajoutant être "favorable au plafonnement des indemnités de licenciement".
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