Moralisation de la vie publique : "Une question de légalité et de transparence, mais aussi de position de classe"
La "moralisation de la vie politique" est l'une des mesures phares du gouvernement Philippe, portée par le nouveau ministre de la Justice, François Bayrou. Elle doit avant tout répondre à "une défiance" des citoyens pour Nicolas Framont, sociologue.
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Le ministre de la Justice, François Bayrou, reçoit lundi 22 mai les représentants de deux associations anticorruption, Anticor et Transparency International, afin de préparer son projet de loi sur la moralisation de la vie publique.
Pour Nicolas Framont, sociologue à l’université Paris-Sorbonne et auteur de Les Candidats du système. Sociologie du conflit d’intérêts en politique, la moralisation de la vie publique "n'est pas seulement une question de légalité et de transparence, c'est aussi une question de position de classe et de lien avec certains milieux plutôt que d'autres."
franceinfo : en quoi une loi de moralisation de la vie politique est-elle importante aujourd'hui ?
Nicolas Framont : Elle répond à des besoins exprimés par les électeurs, et à des préoccupations très répandues dans l'opinion publique : selon les sondages, à peu près la moitié de la population considère que le personnel politique est corrompu. C'est très élevé, il y a une vraie défiance, des soupçons portés sur nos élus et nos ministres.
Il y a un impératif, non seulement moral mais aussi politique, à faire une loi forte en la matière.
Nicolas Framont, sociologueà franceinfo
La majorité des élus sont-ils concernés par ces conflits d'intérêt, ce manque de transparence ?
Ce n'est pas la majorité. C'est justement mon propos de dire que la défiance vient de la surreprésentation parmi nos élus et ministres de gens issus des classes supérieures, qui ont des intérêts et des affections qui sont liés à ceux du sommet de la population. Ils ne sont pas assez attentifs au reste de la population. Ce n'est pas seulement une question de légalité et de transparence, c'est aussi une question de position de classe et de lien avec certains milieux plutôt que d'autres.
Éviter les conflits d'intérêts et les scandales potentiels, n'est-ce pas déjà régler une partie du problème ?
C'est s'attaquer à la partie émergée de l'iceberg. Il y a aussi des éléments très révélateurs dans le financement des partis politiques, qui mériteraient de légiférer. Par exemple, des enquêtes sortent en ce moment sur les dons à la campagne d'Emmanuel Macron. Tout a été fait dans les règles, mais une bonne partie des dons proviennent des mêmes milieux d'affaires, des assurances, de la finance, d'expatriés. Certains cercles sont surreprésentés, ce qui pose question d'un point de vue démocratique. Le candidat ainsi financé leur sera-t-il redevable une fois élu ? La procédure est tout à faire légale, mais ce sont les règles qui sont à questionner.
"Un candidat financé par de gros donateurs représentant des intérêts puissants ne va-t-il pas se sentir redevable ?" Nicolas Framont pic.twitter.com/tdw3E69o2r
— franceinfo (@franceinfo) 22 mai 2017
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