Mais que veut vraiment Nadine Morano ?
Après avoir réaffirmé ses propos sur la "race blanche", Nadine Morano en subit les conséquences directes. Nicolas Sarkozy a annoncé mercredi qu'il avait "saisi la Commission nationale d’Investiture pour lui proposer de retirer son investiture en Meurthe-et-Moselle". C'est dire si l'attitude de la candidate aux primaires LR questionne. En solitaire ou proche du FN, quel jeu joue-t-elle ?
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Trop, c'est trop. Nadine Morano assume ses propos sur la "race blanche", elle l'a dit et répété depuis samedi. Alors après l'indignation chez Les Républicains, place aux sanctions et c'est Nicolas Sarkozy qui, ce mercredi, a demandé la saisie de la Commission nationale d'Investiture de son parti pour proposer le retrait de candidature de Nadine Morano comme tête liste LR en Meurthe-et-Moselle. L'ancienne ministre et candidate aux primaires de 2017, se retrouve bien isolée. Et sa stratégie pose question, y compris chez les membres de son camp politique.
Un rapprochement avec le FN à coup de provocations ?
Nadine Morano n'en est pas à son premier coup d'éclat. Après l'attentat de Saint-Quentin-Fallavier en juin dernier, elle avait dénoncé des "réseaux dormants en action", la "cinquième colonne en marche". En octobre 2014, elle fait un scandale auprès des policiers de la Gare de l'Est à Paris, après avoir vu une femme voilée se promener. "Qu'est-ce qui vous dit qu'elle ne dissimule pas des explosifs ?", avait-elle tenté de justifier par la suite. Encore plus tôt, à l'été 2014, elle poste sur son compte Facebook la photo d'une femme voilée sur la plage, avec le commentaire : "Atteinte à notre culture". A chaque fois, les propos sont crus et sont très partagés sur les réseaux sociaux.
"Il y a une tentation chez certains élus de l'opposition" Laurent Hénart, maire UDI de Nancy
Au second tour des élections législatives de 2012, elle avait affirmé partager "les mêmes opinions" que les électeurs FN, qu'elle appellait à voter pour elle. Et presque à la même période, se faisait piéger par l'humoriste Gérald Dahan. Croyant parler à Louis Alliot, numéro deux du FN, elle lui confie : "Il y a des tas de choses sur lesquelles je suis d'accord avec vous" . En vérité, il s'agissait d'un canular. Peut-être prémonitoire.
"Il y a déjà eu des remarques, des petites phrases, souligne Laurent Hénart, le maire UDI de Nancy et membre de la liste de Nadine Morano pour les régionales dans le Grand-Est . Mais ça n'est pas la seule élue. A un moment donné on sait qu'il y a de la tentation chez des élus de l'opposition de penser 'en disant aux Français ce que le Front national leur raconte, peut-être qu'on pourra récupérer une partie des voix du FN. Ce n'est pas la bonne stratégie."
Déjà en campagne pour la primaire de 2017 ?
Pour Philippe Richert, tête de liste des Républicains dans le Grand-Est, "Nadine Morano est surtout en campagne pour la présidentielle (de 2017). Elle est dans son parcours pour la primaire et dans ce cadre là elle essaie de s'organiser un créneau qui lui permette d'exister dans cette campagne. Car on sait bien qu'il y a déjà des gros poids lourds qui sont déjà engagés. Pour elle, cette campagne prend le pas sur les régionales avec ensuite des messages qui sont totalement perturbés [...]. C'est la raison pour laquelle nous avons tous souhaité [...] qu'elle ne puisse plus être tête de liste."
Nadine Morano, une sarkozyste déçue ?
Porte-parole de l'UMP, chef de file de l'opposition au Conseil régional de Lorraine, plusieurs fois ministre entre 2007 et 2012. Nadine Morano, c'est la sarkozyste historique. Groupie absolue, relayant en bon petit soldat les éléments de langage présidentiel. Mais groupie déçue quand, à son retour dans l'arène politique l'an dernier, son mentor ne lui trouve pas de place dans le nouvel organigramme. Elle refuse avec fracas le titre de secrétaire nationale à la formation professionnelle et parvient à décrocher une vice-présidence aux investitures. Mais entre eux, rien n'est plus pareil. Les proches de Sarkozy décrivent une "amoureuse éconduite" d'autant plus dépitée qu'elle fut une inconditionnelle. Le symbole n'en est aujourd'hui que plus fort : celui de digues rompues entre la droite républicaine et le FN.
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