Présidence des Républicains : pour son premier meeting, Laurent Wauquiez fait craindre à un militant le retour de "la droite la plus bête du monde"

Lors du lancement de sa campagne, à Valence, la patron des députés LR n'a pas hésité à lancer quelques pics à son adversaire, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.

Article rédigé par franceinfo
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Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, lors d'une réunion à Matignon, en septembre 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)
Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, lors d'une réunion à Matignon, en septembre 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

La guerre des chefs ne fait visiblement que commencer chez les LR. Le patron des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a taclé jeudi 13 février son rival Bruno Retailleau lors du lancement de sa campagne à la tête de la présidence de LR, en assurant que "la France a besoin d'un ministre de l'Intérieur à temps plein". En arrivant à Valence, dans la Drôme, le chef de file des députés de la droite républicaine était attendu par environ 400 militants lors d'un meeting. Et son idée est claire : montrer qu'il n'a pas dit son dernier mot.

Il s'est ainsi déjà assuré d'avoir une belle photo de famille, pour montrer que lui aussi a des soutiens, agitant des drapeaux tricolores et applaudissants dès son arrivée. Mais ce n'est qu'après une vingtaine de minutes que Laurent Wauquiez a affirmé qu'il était bien dans la course. "Et c'est évidemment avec vous que je suis candidat à la présidence !", a-t-il lancé.

"Moi, je ne dois rien à François Bayrou"

Si Laurent Wauquiez a d'abord pris soin de ne pas prononcer le nom de Bruno Retailleau, tout le monde dans la salle comprend à qui s'adresse son discours. "J'ai tout fait pour qu'on reste en équipe. Et j'aurais tant aimé que jusqu'au bout, on puisse rester comme cela. Parce que je considère, vous le savez, que notre mouvement a besoin de cette complémentarité...", précise ainsi Laurent Wauquiez à la tribune.

Avant de marteler ses arguments pour tenter de remettre en cause la légitimité de Bruno Retailleau : "Moi, je ne dois rien à François Bayrou, tacle-t-il au micro de franceinfo. Et ça me permet d'avoir cette liberté de parole, dont la droite aura besoin pour défendre ses idées et ses valeurs. Je veux que Bruno Retailleau puisse réussir comme ministre de l'Intérieur. Et comme chef de notre parti, je ferai tout pour l'aider, comme je l'ai fait comme président des députés Les Républicains à l'Assemblée nationale. Pour que cette refondation marche, il faut additionner. Il ne faut pas diviser."

"Sauf qu'il n'y a qu'une place..."

Les militants, eux, sont déjà lassés de cette nouvelle guerre fratricide. "On a la droite la plus bête du monde, c'est ce qu'on dit souvent, tranche Frédéric. Et avec ce que j'ai appris hier, ça me fait un tout petit peu peur, je vous avoue, parce que ce sont deux personnes évidemment de valeur. Que ce soit Retailleau ou Wauquiez, ils sont pragmatiques. On sait ce qu'ils ont fait : Laurent Wauquiez à la région, Bruno Retailleau, ce qu'il est en train de faire à Beauvau... Ce sont des gens qui ont les capacités de diriger le pays. Sauf qu'il n'y a qu'une place, il n'y en a pas deux. Il va falloir très vite qu'ils se mettent d'accord, sinon on va encore retomber dans les mêmes travers que l'on a connus depuis des années et des années."

Dans la salle, des militants un peu perdus avouent avoir du mal à prendre parti pour l'un ou pour l'autre. Beaucoup appellent Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez à se mettre autour d'une table pour trouver un accord.

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