Congrès, nouveau nom, statut de sympathisant… Comment Les Républicains veulent mener leur "refondation" à deux ans de l'élection présidentielle

Lors d'un bureau politique, mercredi, le parti de droite a jeté les bases d'un nouveau fonctionnement en vue des prochaines échéances. Après le départ avec fracas d'Eric Ciotti, le spectre d'une "guerre des chefs" entre Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau plane sur LR.

Article rédigé par Thibaud Le Meneec - avec le service politique de France Télévisions
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Temps de lecture : 4min
Le patron du groupe des Républicains à l'Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, à Paris, le 4 février 2025. (BASTIEN ANDRE / HANS LUCAS / AFP)
Le patron du groupe des Républicains à l'Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, à Paris, le 4 février 2025. (BASTIEN ANDRE / HANS LUCAS / AFP)

Les Républicains ont beau avoir emménagé dans un nouveau siège, en face de l'Assemblée nationale, le parti de droite est en plein chantier. Sept mois après des élections législatives qui ont vu le groupe parlementaire fondre de 61 à 47 membres, les ténors de LR se sont réunis mercredi 5 février pour lancer officiellement la "refondation" de leur formation politique, à deux ans de la prochaine élection présidentielle.

Autour de Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine au Palais-Bourbon, les plus hauts cadres du parti ont débattu pendant deux heures de leur avenir, entre le bloc présidentiel et le Rassemblement national allié à l'Union des droites pour la République, le parti d'Eric Ciotti, depuis la dissolution de juin 2024. "La refondation doit donner le signal d'une droite qui se rebâtit et qui a appris de ses erreurs du passé", a affirmé l'Auvergnat lors de ce rendez-vous, selon des propos rapportés par plusieurs sources à France Télévisions. Ces travaux seront menés en suivant "l'ADN des Républicains", avec deux priorités que sont l'"autorité" et la "revalorisation du travail".

Un congrès avant l'été

Parmi les "propositions d'évolution" du parti, formulées mercredi, figurent des "référendums internes" pour les adhérents. Dans le schéma esquissé par Laurent Wauquiez, ces derniers valideront les investitures aux différentes élections. La création d'un statut de "sympathisant" doit également permettre une "oxygénation" de la formation politique, tout comme "la suppression de nombreuses commissions (…) qui ne servent à rien et qui alourdissent [son] fonctionnement"

Au-delà de ces questions d'organisation, c'est sur le calendrier de la "refondation" que l'ex-patron des Républicains (2017-2019) était très attendu. Les ténors du parti se sont contentés d'acter la réunion d'un nouveau bureau politique "très prochainement" pour "adopter les nouveaux statuts" avant "la convocation d'un congrès", qui doit avoir lieu avant l'été. C'est à l'occasion de ce congrès, qui réunit un nombre beaucoup plus grand de cadres locaux et nationaux, que doit être adopté le "nouveau nom" du parti, après une consultation préalable des adhérents.

Un possible duel Wauquiez-Retailleau en toile de fond

Lors de ce bureau politique, Laurent Wauquiez a soigneusement écarté l'un des sujets qui fâche à droite : le mode de désignation du candidat à la présidentielle, dont il a confirmé qu'il ne sera pas traité dans l'immédiat. Avant cette échéance majeure, l'élu de Haute-Loire a mis en garde contre "le pire des poisons", à savoir "la division et la guerre des chefs" qui menacent LR. Une manière déguisée d'avertir le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, l'un de ses principaux rivaux.

Selon les informations de franceinfo, le Vendéen réfléchit à annoncer sa candidature à la présidence des LR, que vise également le patron des députés de droite. Bruno Retailleau "hésite encore", assure un sénateur de droite, alors que le ministre et le député ont dîné ensemble, mardi soir, pour aborder leurs relations en dents de scie depuis plusieurs années.

Le rendez-vous n'a visiblement pas dissipé tous les sujets de discorde. D'après plusieurs sources à France Télévisions, le rendez-vous a duré plus longtemps que prévu, mercredi, car Bruno Retailleau n'était pas d'accord avec le calendrier proposé par Laurent Wauquiez pour cette "refondation". Le ministre de l'Intérieur veut accélérer les choses, car "la dissolution et le chaos sont possibles", a-t-il affirmé, militant pour une élection interne en mars ou en avril. "Il faut être prêt le plus rapidement possible", résume un sénateur LR.

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