Les déclarations de J. Chirac, assurant samedi qu'il voterait pour F. Hollande, continuent à soulever des vagues.
"C'était une blague, n'[y]accordez pas plus d'importance", a assuré mardi le ministre du Budget, François Baroin, proche de l'ex-président. "C'était tout sauf un acte politique, c'était une promenade avec le président du conseil général" de Corrèze, a-t-il ajouté.
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"C'était une blague, n'[y]accordez pas plus d'importance", a assuré mardi le ministre du Budget, François Baroin, proche de l'ex-président. "C'était tout sauf un acte politique, c'était une promenade avec le président du conseil général" de Corrèze, a-t-il ajouté.
Pour la députée PS Elisabeth Guigou, "c'est problématique pour Nicolas Sarkozy, parce que, ce que Chirac a voulu dire, c'est: 'je ne voterai pas Sarkozy en 2012'". "D'ailleurs il suffit de lire son livre pour voir à quel point il est féroce" à l'égard de l'actuel président de la République, a-t-elle estimé mardi.
Le communiqué de l'ancien locataire de l'Elysée
L'ex-président a "déploré" dimanche l'interprétation de ses propos sur François Hollande. "Il s'agissait d'humour corrézien entre républicains qui se connaissent de longue date", a-t-il affirmé dans une déclaration à l'AFP. "Je déplore que cela ait pu être interprété autrement", a-t-il poursuivi.
Jacques Chirac a tenu à rappeler comme il "l'a toujours dit" qu'il "ne prendrait pas part au débat politique, et en particulier à celui de la campagne présidentielle". "C'est un choix et un principe auxquels je me suis tenu depuis la fin de mon mandat", a conclu l'ancien président de la République.
Alors, boutade ou pas ?
Dans une ambiance très conviviale, le président PS du conseil général de Corrèze, François Hollande, et le couple Chirac avaient effectué ensemble samedi la visite officielle, au musée Jacques Chirac à Sarran (Corrèze), d'une exposition d'objets chinois en bronze et or. Objets prêtés par l'homme d'affaires et collectionneur chinois Peter Kwok. L'exposition est notamment financée par le conseil général.
De retour à l'exposition après le déjeuner, l'ex-chef de l'Etat, dont l'apparition est de plus en plus rare sur la scène publique, avait lancé: "Je vais voter pour lui [M. Hollande] NDLR, sauf si Juppé [son ancien premier ministre et actuel ministre des Affaires étrangères, NDLR] se présente". Comme le député socialiste lui désignait les micros penchés au-dessus d'eux, l'ancien chef de l'Etat avait répliqué: "Je peux dire que je voterai Hollande".
En pleine campagne pour la primaire au sein de sa formation politique, François Hollande avait aussitôt relativisé: "C'est une plaisanterie, c'est pour énerver ses amis, c'était sur le mode du sourire. Il ne faut pas voir là une déclaration". Il a insisté sur le fait qu'il avait été "un opposant farouche " de M. Chirac.
Dans le passé, l'ancien président avait déjà exprimé sa sympathie pour le dirigeant socialiste. Dans le second tome de ses Mémoires, "Le temps présidentiel", il estime que lors du vote de la loi contre le voile à l'école en 2004, M. Hollande, alors premier secrétaire du PS, s'était "comporté ce jour-là en véritable homme d'Etat".
François Hollande a admis "la bonne intelligence" entre les Chirac et lui pour le bien du département de Corrrèze. Il a aussi admis "de la reconnaissance, de la sympathie, du respect" pour l'ex-locataire de l'Elysée. "Mais il ne faut pas y voir davantage", a-t-il nuancé.
Avoir le soutien d'un Jacques Chirac, très populaire depuis sa retraite, entre les deux tours de la présidentielle peut être un plus pour François Hollande, s'il était finaliste. Mais juste avant une primaire, cela peut se révéler un handicap auprès des électeurs de gauche...
Réactions
Boutade ou non, la phrase de Jacques Chirac a soulevé de nombreux commentaires en plein week-end de la Pentecôte.
"La référence à Jacques Chirac n'est pas pour le présent, le passé et l'avenir une référence positive", a commenté le député-maire PS d'Evry, Manuel Valls, autre candidat à la primaire dans son parti. Et d'asséner qu'il représentait "les vieilles méthodes en politique" et comparaîtrait devant la justice en septembre. "La France a besoin de changement (...) pas d'une France pépère (...) qui sent bon la naphtaline", a-t-il dit.
"Jacques Chirac sa(vait) très bien ce qu'il faisait en disant" qu'il voterait pour François Hollande en 2012, a réagi de son côté le député socialiste (et "strauss-kahnien") Jean-Marie Le Guen. Il dit prendre la citation de Jacques Chirac au sérieux. "Il savait qu'il exprimait une certaine distance vis-à-vis de Nicolas Sarkozy et la disponibilité de très nombreux Français à une autre politique", a-t-il ajouté.
De son côté, le président du groupe PS à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, est venu à l'aide de François Hollande. Pour lui, la déclaration de l'ex-chef de l'Etat est "plus une boutade, peut-être une pique à Nicolas Sarkozy". "Ce n'est pas parce que Jacques Chirac a fait un compliment qu'il va changer de camp politique, ce serait un scoop !", a déclaré Jean-Marc Ayrault.
"Blague ou pas, ça traduit le fait qu'il (Jacques Chirac) déteste Nicolas Sarkozy", a jugé sur France 2 la candidate LO à la présidentielle (et porte-parole du mouvement d'extrême gauche), Nathalie Artaud.
A l'Elysée, on s'est refusé au moindre commentaire.
Mais à droite, la phrase a mis mal à l'aise, après les critiques de Jacques Chirac contre
Nicolas Sarkozy dans son livre "Le temps présidentiel". Il y dépeint son successeur
comme un homme "nerveux, impétueux ne doutant de rien et surtout pas de lui-même",
et le soupçonne d'être à l'origine d'attaques contre lui.
Le conseiller spécial de M. Sarkozy, Henri Guaino, a pris acte que c'était de "l'humour corrézien".
Les villepinistes ralliés à l'Elysée, membres du gouvernement, Marie-Anne Montchamp (secrétaire d'Etat aux Solidarités) et Bruno Le Maire (ministre de l'Agriculture), y ont vu "un trait d'esprit" et une "boutade".
Prudente, Rama Yade (Parti radical) s'en est tenue aux explications de l'ex-président: "c'est une plaisanterie, c'est ce qu'il a dit".
A l'extrême droite, Jean-Marie Le Pen (FN) a estimé au contraire que M. Chirac avait exprimé "le fond de sa pensée".
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