Le rappeur Axiom s’engage dans la campagne pour donner un élan aux quartiers populaires
Le rappeur lillois Axiom est entré en campagne jeudi 15 mars à l’occasion de la sortie de son livre "J’ai un rêve". Militant engagé auprès du collectif AC le Feu, il espère avec cet un essai politique donner un élan aux quartiers populaires.
Le rappeur lillois Axiom est entré en campagne jeudi 15 mars à l'occasion de la sortie de son livre "J'ai un rêve". Militant engagé auprès du collectif AC le Feu, il espère avec cet un essai politique donner un élan aux quartiers populaires.
Le collectif AC le FEU a entamé vendredi un tour de France pour "débattre avec les citoyens" de ses propositions pour les quartiers populaires. Vous dites : "le changement doit partir de nous". Qu'attendez-vous de la classe politique ?
Axiom. Ce qu'on attend de la classe politique c'est du volontarisme. Les dirigeants doivent se connecter à la volonté citoyenne. A l'heure où le monde se resserre, les citoyens commencent à se poser la question d'un autre modèle démocratique. Nous prônons l'auto-organisation des banlieues pour créer des groupes de pression au niveau local, afin d'inverser le mode de travail de la politique de la ville.
Notre démarche est auto-organisatrice parce qu'il faut répondre à des problèmes urgents. L'urgence permet de ne pas avoir une approche idéologique des problématiques qui sont, elles, très nombreuses. Il faut remettre en cause la façon dont les gouvernants procèdent. Aujourd'hui, il y a une forte demande d'horizontalité.
Mais les élus locaux se plaignent souvent d'être désarmés face à l'ampleur des problèmes. Pensez-vous que l'Etat doit intervenir ?
Bien sûr ! Il y a une mythologie de la crise. La France n'a pas de problème de richesse. Le pays peut débourser des milliards pour sauver un pays au bord de la faillite et ne peut pas investir dans ses quartiers populaires ? Nos jeunes sont confrontés à trois problèmes : le chômage, la petite délinquance et l'exode. On peut trouver des solutions à cela, mais uniquement en mettant la pression sur le pouvoir.
C'est ce que vous attendez des élections ?
Les candidats peuvent faire des promesses, mais on connaît la musique. La seule solution, c'est l'organisation des citoyens en gouvernement. Je ne parle pas de révolution citoyenne car il faut faire attention au populisme.
Mais en l'absence de modèle social qui porte son nom, il faut bien imaginer un système où le citoyen lui-même peut devenir député. Le PRU (Projet de rénovation urbaine, ndlr) par exemple, est un bon outil. Mais sans une dimension humaine de cette politique, il reste un échec.
L'abstention est un fait social qui provient de la désillusion envers la chose politique. La question de la banlieue est celle de la France. Est-ce que le pays accepte la pauvreté ? La République doit être égalitaire, notamment dans la représentativité. La plupart des hommes politiques sont issus de milieux aisés, ont plus de quarante ans et ont fait de grandes études.
"La précarité est devenue un problème national"
Doit-on s'attendre à un réveil politique dans les quartiers populaires ?
Axiom. Aujourd'hui, le problème des banlieues est celui de la précarité. Celle-ci commence à toucher les classes moyennes. Le sentiment d'être acculé par la difficulté de la vie se développe, alors que le pays est en train de s'enrichir. C'est normal qu'il y ait une telle méfiance.
La nouvelle génération sait que la question des quartiers populaires existe. Les jeunes -des quartiers populaires ou non- comprennent que la précarité avance et qu'elle est devenue un problème national. Il y a une approche générationnelle qui est différente.
Jeudi soir sur Canal +, vous avez mis en avant une des propositions de AC le Feu, qui est la création d'une "attestation de contrôle d'identité" pour lutter contre les contrôles au faciès. Pourquoi cette proposition en particulier sur les 23 du collectif ?
C'est là qu'aurait dû commencer la politique de la ville ! Il y a une crispation de la société sur ce sujet, qui a pâti des bavures policières, sous la droite comme sous la gauche. La police, comme le pouvoir politique d'ailleurs, doivent pouvoir rendre des comptes.
A ce titre, il me semble que c'est une des mesures qui permettrait de lutter contre l'idée selon laquelle la politique ne peut rien faire.
On nous a caricaturé en disant que nous manquions d'expertise. Mais la mise en place d'un ‘récépissé de contrôle' est une proposition résultant de tables rondes organisées avec Graine de France et des syndicats policiers. Cette procédure existe en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Elle a permis de faire baisser les contrôles inutiles.
Axiom, "J'ai un rêve", édition Denoël, 2012.
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