Le "racisme anti-blanc" dénoncé par Jean-François Copé : réactions tous azimuts
Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP et candidat à la présidence du parti, souhaitait "briser un tabou" en dénonçant l'existence d'un "racisme anti-blanc" dans certains quartiers difficiles. Il aura au moins réussi à faire parler. Et à se positionner, à droite toute. Tour d'horizon des réactions.
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Dans son livre "Manifeste pour une droite décomplexée",
Jean-François Copé, en pleine période de séduction pour accéder à la présidence
du parti a mis la barre à droite. Très à droite. Il développe la thèse d'un "racisme
blanc" qui se développe. Un thème clivant.
Entre ceux qui ironisent, ceux
qui le suivent prudemment, ceux qui se détachent de l'expression et ceux qui condamnent,
le panel est large.
Le FN ironise : "Copé découvre l'eau chaude"
Avec cette expression, Jean-François Copé se place très à
droite de l'UMP. Le Front National ironise. "Cela démontre que pour courtiser sa base militante et électorale, Copé est
bien obligé d'adopter les thèses du Front national" , lance le secrétaire
général du FN, Steeve Briois qui ironise sur un "Copé qui découvre l'eau
chaude" .
Pour Gilbert Collard, député FN, "Jean-François Copé endosse le maillot bleu-blanc-rouge de Marine le Pen" . Il estime cependant que cette "conversion tardive" s'explique avec l'élection à la présidence de l'UMP.
Cette expression de Copé permet au FN de caresser une fois de plus
le rêve de Marine Le Pen (et de son père) : voir l'UMP se désagréger et
faire du FN la première force d'opposition face au PS.
La prudence à l'UMP : "Oui, mais..."
En pleine campagne pour la présidence du parti, l'UMP n'est pas un
parti comme un autre. Chaque parole compte, chaque positionnement idéologique
aussi. L'expression de "racisme anti-blanc" du secrétaire
général du parti ne doit d'ailleurs rien au hasard. Les ralliements à son rival, François Fillon, de quelques
ténors de la droite de l'UMP (Eric Ciotti en tête)
l'ont peut-être décidé. Il veut se montrer comme un homme fort, sûr de ses
convictions, avec un profil à la Sarkozy.
François Fillon ne se mouille d'ailleurs pas. Trop peur de perdre une frange (large et puissante) du parti d'opposition, d'autant
que la majorité des députés interrogés aujourd'hui à l'Assemblée ont apporté
leur soutien à leur secrétaire général. "Ma volonté n'est pas de dénoncer
telle ou telle forme de racisme mais d'apporter des réponses" , a-t-il réagi,
sans toutefois remettre en cause le constat de son rival.
L'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, ne reprend pas à
son compte l'expression de "racisme anti-blanc" mais évoque des "tensions" ,
tout comme une autre UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a dit "ne pas
aimer ce type de formule" . La prudence bloque tout.
Le PS dénonce "le lien entre la droite et l'extrême
droite"
C'est Vincent Peillon, ministre de l'Éducation qui a été chargé au
gouvernement de faire le travail : dé-non-cer. Il accuse mercredi Jean-François
Copé de faire "le lien entre la droite et l'extrême droite" . Le
"tabou" auquel le secrétaire général de l'UMP entend mettre fin a
"été brisé par un certain nombre d'extrémistes depuis assez
longtemps" , ajoute-t-il.
Harlem Désir, bientôt appelé à devenir le Premier secrétaire du
parti Socialiste, a lui réagit dans un tweet, rageur.
Copé hésite entre sosie de Sarkozy et perroquet de Marine Le Pen. Il fait l'alliance dans les têtes pour préparer l'alliance dans les faits
— Harlem Désir (@harlemdesir) September 26, 2012
L'association qu'il a longtemps présidée, SOS Racisme, a elle aussi
condamné les propos de Jean-François Copé. "Il pose les bases d'une
possible alliance avec le Front National" , estime l'association.
Le Front de Gauche condamne : "cet homme est dangereux"
Sans surprise, la plus grosse condamnation est venu de Jean-Luc
Mélenchon, interrogé sur le plateau de Question d'Info. Il qualifie l'expression
d'"argument stupide et éculé" . "Cet homme est dangereux" ,
a-t-il martelé. "Des imbéciles, il y en a toujours eu" , lâche le
leader du Front de Gauche.
Critiqué pour ces propos, Jean-François Copé persiste et signe :
"personne n'est propriétaire ni des mots, ni des idées" . Il se défend
d'ailleurs de reprendre au FN la dénonciation du racisme anti-blanc.
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