En Moselle, Manuel Valls combat le FN sans le nommer
Le ministre de l'Intérieur était en visite à Forbach, où le vice-président du Front national, Florian Philippot, est candidat aux municipales.
Sept heures, mardi 8 octobre. Gare de l'Est, à Paris, les journalistes embarquent pour Forbach (Moselle), ville que Manuel Valls a prévu de visiter dans la matinée. Sur le quai, un invité surprise : Florian Philippot, vice-président du Front national, dénonce la "tournée électorale" et le "petit coup de com'" du ministre de l'Intérieur.
Officiellement, Manuel Valls est venu annoncer la création d'une zone de sécurité prioritaire à Forbach. Mais après la poussée frontiste à l'élection cantonale partielle de Brignoles (Var), et avant l'échéance des municipales qui s'annonce rude pour la gauche, impossible de ne pas penser que Manuel Valls est déjà en campagne dans la ville briguée par Florian Philippot.
"Aucune croisade, aucune tournée"
L'intéressé réfute : "Ça voudrait dire que je serais en campagne tout le temps ! Je suis au travail", recadre-t-il en listant les déplacements effectués ces dernières semaines dans l'Aveyron, en Ardèche ou dans la Meuse, et ceux à venir, dans les Antilles et à Calais. Dans l'emploi du temps d'un ministre, "il y a les réunions, il y a les textes de loi, et puis il y a le terrain", détaille celui qui se décrit comme le "premier pompier de France".
Rien de plus banal, donc, que cette visite pourtant chargée de symboles et présentée par Le Figaro comme le point de départ d'une "tournée anti-FN". Tout au long de la journée, qui l'a emmené dans deux mairies, un commissariat, deux gendarmeries et un centre social, Manuel Valls s'évertue à ne jamais évoquer le Front national, pas plus que son candidat.
"Je ne polémique avec personne. Il n'y a aucune croisade de ma part, aucune tournée", jure-t-il, drapé dans ses habits de ministre de la République. Il refuse, bien sûr, de commenter la petite phrase du député PS Thierry Mandon, selon lequel le FN est un parti "national-fasciste". Tout juste concède-t-il, en répondant à la presse, qu'il y a "dans notre vie politique, ceux qui n'aiment pas la France, qui la dénigrent en permanence".
"Amour et optimisme"
Considéré par certains à gauche comme un rempart contre le FN, Manuel Valls joue la carte de l'humilité : "Si je dois être un rempart, c'est contre l'insécurité et la délinquance." Quelles que soient ses ambitions personnelles, il prend soin, en Moselle, de ne pas tirer la couverture à lui, évoquant régulièrement "l'action du président de la République et du gouvernement".
L'avertissement de François Hollande contre les couacs, après la polémique sur les Roms, est – pour le moment – suivi d'effet. Droit dans ses bottes, Manuel Valls ne renie rien de ses idées, mais se veut plus conciliant que ces dernières semaines. En Moselle, il multiplie les signes d'apaisement : la question des Roms n'est pas abordée, la politique pénale de Christiane Taubira "contribue à renforcer l'action des forces de l'ordre" et "l'immigration a apporté beaucoup", plaide-t-il dans un quartier populaire de Fameck, devant des jeunes qui ont "besoin d'amour et d'optimisme".
Manuel Valls est patient. S'il imagine, un jour, occuper des responsabilités encore plus importantes, il sait aussi que sa popularité peut lui brûler les ailes. A quatre ans de la présidentielle de 2017, le ministre de l'Intérieur semble se faire à l'idée que jouer collectif est encore la meilleure stratégie personnelle à suivre.
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