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Le départ de Noël Mamère : un nouveau coup dur pour EELV

L'annonce du départ de Noël Mamère, ce mercredi matin dans un entretien au journal Le Monde, est un nouveau coup dur pour le parti écologiste. Marqué par des divisions internes et pris au piège de sa participation au gouvernement, Europe Ecologie-Les Verts peine à trouver sa place au sein de la majorité.

Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
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Franceinfo (Franceinfo)
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"Notre parti (...) est prisonnier de ses calculs et de ses clans. Nous sommes devenus un syndicat d'élus. " Les mots de Noël Mamère sont durs pour Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Le député-maire de Bègles annonce, ce mercredi matin sur lemonde.fr, quitter un parti qu'il ne reconnait pas.

Cette décision est un nouveau coup dur pour EELV, après la mise à l'écart de son secrétaire national, en début de semaine. Pascal Durand avait annoncé dimanche qu'il jetait l'éponge et ne briguerait pas un second mandat à la tête du parti. Une information qu'il a confirmée dans une interview au Nouvelobs.com et dans
laquelle il dénonce "une certaine préférence pour le nombrilisme et la cuisine
interne
" chez les écologistes.

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Une décision voulue par le président de la République expliquent certains écologistes. François Hollande aurait en effet peu goûté l'ultimatum lancé par Pascal Durand, à la mi-septembre, sur la transition énergétique. "Le président a fait passer des messages ", affirmait lundi un parlementaire écologiste.

C'est l'une des raisons qui ont poussé Noël Mamère à quitter son parti. "Pascal Durand est une variable d'ajustement (...) La manière dont il a été traité est humiliante. Ça me choque et je n'aime pas ces méthodes ", a déclaré au Monde le député-maire de Bègles.

"Les vrais patrons sont ceux qu'on appelle 'la firme'"

Le départ annoncé de son secrétaire national est la preuve des divisions qui existent au sein d'EELV, marquées déjà au mois de mai dernier par une sortie d'Eva Joly contre son propre camp. Ces dissensions sont dues, en partie, à la participation de deux écologistes au gouvernement Ayrault : Pascal Canfin, ministre délégué chargé du Développement, et Cécile Duflot, ministre de l'Egalité des territoires et du Logement.

Cette dernière, qui aurait joué un rôle déterminant dans l'éviction de Pascal Durand, "n'a pas lâché la direction des Verts ", explique Noël Mamère. "Les vrais patrons sont ceux qu'on appelle ' Ia firme': Cécile Duflot et ses amis ".

"Je partage le ras le bol sur le fonctionnement, le clanisme, les couples terrifiants qui règnent sur EELV ", a réagit l'eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit, ce mercredi matin, sur Europe 1. Lui-même s'était mis en retrait d'EELV il y a un peu plus d'un an.

Noël Mamère restera dans le groupe parlementaire écologiste

En annonçant son départ, Noël Mamère veut aussi marquer sa désapprobation quant à la participation d'EELV à la majorité. "Les écologistes passent leur temps à accepter ce qui ne correspond pas au projet qu'ils sont censés porter ", affirme-t-il.

Un point de vue contesté par Denis Baupin, député EELV: "On ne gagne pas sur tout, mais il y a aussi des victoires, on n'est pas dans une stratégie de protestation, celle dans laquelle [Noël Mamère] a agi pendant des années ".

François de Rugy, co-président du groupe EELV à l'Assemblée nationale, parle lui "d'une décision très personnelle " du député-maire de Gironde et "note qu'il souhaite rester au groupe écologiste à l'Assemblée ".

Noël Mamère restera dans le groupe écologiste, mais veut garder son indépendance. Il a d'ores et déjà annoncé qu'il voterait contre le budget 2014 du gouvernement, contrairement à la position officielle d'EELV.

L'annonce du député-maire de Bègles ne manquera pas de faire débat ces prochains jours, alors que s'ouvrent à Angers, ce mercredi, les journées parlementaires d'Europe Ecologie-Les Verts.

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