Le débat : comment Nicolas Sarkozy et François Hollande ont utilisé les chiffres
Nicolas Sarkozy et François Hollande se sont livrés, mercredi 2 mai durant leur débat, à de multiples batailles de chiffres, chacun jouant de sa maîtrise des dossiers pour présenter les statistiques dans le sens favorable à ses thèses.
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Nicolas Sarkozy et François Hollande se sont livrés, mercredi 2 mai durant leur débat, à de multiples batailles de chiffres, chacun jouant de sa maîtrise des dossiers pour présenter les statistiques dans le sens favorable à ses thèses.
"C'est un débat qui fait honneur à la maîtrise technique des dossiers, un débat précis, par moments rugueux, entre un président expérimenté et pragmatique et son challenger dont on a mésestimé que c'était un très bon économiste, professeur d'économie
à Sciences Po", commente le politologue Stéphane Rozès, président de Conseils, analyses et perspectives (CAP).
Surtout, il regrette que l'organisation de cette confrontation n'ait "pas permis à chacun des candidats de déployer sa cohérence, sa vision de la France". Or, "pour les Français, "le sujet, c'est « la France a-t-elle un destin dans le monde, et quelle est ma place au sein de la nation ? »".
Premier sujet de frictions, la croissance
De fait, entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, l'affrontement principal a porté sur des faits et des chiffres, que ce soit ceux des élèves par classe dans le primaire ou le montant de la dette, avec quelques approximations, plus rarement des inexactitudes. L'enjeu ? La réussite ou l'échec du mandat du président sortant, au vu des évolutions sur cinq ans.
Premier sujet de frictions, la croissance. "Quel est le pays, il y en a un, qui n'a pas connu un trimestre de récession depuis 2009? C'est la France", a affirmé le président sortant.
"Si, les Etats-Unis ont fait mieux que nous en termes de croissance, l'Allemagne a fait mieux que nous", a répliqué François Hollande. Ce qui a conduit son adversaire à concéder que, si la France n'avait pas traversé de récession depuis cette date, elle n'était pas la seule. Les Etats-Unis et l'Allemagne ont même aujourd'hui une activité plus soutenue.
"Une erreur de 100 milliards, ça pose question"
Nicolas Sarkozy a tenté de prendre en défaut son interlocuteur sur la dette publique.
M. Hollande venait d'affirmer qu'elle avait gonflé de 600 milliards "depuis le début du quinquennat", M. Sarkozy l'a corrigé, parlant de 500 milliards. "Une erreur de 100 milliards, ça pose question", a raillé le président sortant.
En fait, les duellistes ont choisi la période de référence qui les arrangeait le mieux. M. Sarkozy se base sur l'évolution fin 2007-fin 2011, M. Hollande sur la tendance fin 2006-fin 2012, intégrant les projections d'ici la fin de l'année.
A propos du chômage aussi, chacun y est allé de ses propres chiffres. MM. Hollande et Sarkozy ont raison tous les deux. S'appuyant sur les données de Pôle emploi,
François Hollande a pu affirmer que sur la durée du quinquennat, "le chômage a augmenté d'un million" pour atteindre "4 millions de personnes", ou "de 700.000" si "l'on prend les personnes qui n'ont aucune activité".
Passe d'arme sur le taux d'encadrement scolaire
"Faux", a rétorqué Nicolas Sarkozy. Du moins si, comme il l'a fait à bon droit, on examine les chiffres de l'Insee correspondant à la définition du chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), qui sert aux comparaisons internationales. Cela ramène la hausse à 422.000 (18,7%) selon le président-candidat, ce qui est tout de même "trop", a-t-il dit.
Même concernant l'école, la bataille a porté aussi sur les chiffres, en l'occurrence le taux d'encadrement scolaire, c'est-à-dire le nombre d'enseignants pour 100 élèves-étudiants.
Pour François Hollande, "le taux d'encadrement dans le primaire est le plus bas de l'OCDE", pour Nicolas Sarkozy au contraire "nous avons le taux d'encadrement le plus élevé de l'OCDE". Il a cité un chiffre de 23 élèves par classe dans le primaire.
Selon l'OCDE, le nombre d'élèves par classe est effectivement de 22,7 en France.
Mais la moyenne des pays membres est de 21,4. La France n'a donc pas, loin s'en faut, le taux d'encadrement le plus haut.
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