Les évacuations depuis Gaza vers la France suspendues après les propos antisémites d'une étudiante palestinienne à Sciences Po Lille, annonce le ministre des Affaires étrangères

Jean-Noël Barrot était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 1er août.

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, invité de franceinfo, le 1er août 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, invité de franceinfo, le 1er août 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

L'étudiante gazaouie, accusée d'apologie du terrorisme et dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi 30 juillet, "n'a pas sa place à Sciences Po, elle n'a pas sa place en France, elle doit quitter le territoire national", a déclaré Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, invité de franceinfo vendredi 1er août. "Aucune évacuation d'aucune sorte ne se tiendra tant que nous n'aurons pas tiré les conséquences de cette enquête", a ajouté le chef de la diplomatie française. 

La France n'acceptera donc plus sur son territoire des Gazaouis évacués tant que "la lumière ne sera pas faite" sur cette affaire. Jean-Noël Barrot annonce aussi que "tous les profils qui sont entrés en France vont faire l'objet d'une nouvelle vérification après les failles dans le criblage sécuritaire (...) qui ont conduit cette jeune femme, qui n'a pas sa place en France, à se trouver sur le territoire national." 

Enquête ouverte

La veille, une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme à Lille, concernant cette étudiante gazaouie de 25 ans qui est arrivée le 11 juillet en France de Gaza et devait étudier à la rentrée prochaine à Sciences Po Lille, qui a annulé son inscription. Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à "tuer des Juifs".

Jean-Noël Barrot, qui souhaite que cette étudiante gazaouie soit expulsée de France, n'a pas précisé la destination vers laquelle elle pourrait être renvoyée, alors que le peuple palestinien de la bande de Gaza est menacé d'une "famine généralisée" selon l'ONU, après 22 mois de bombardements quasi-quotidiens de l'armée israélienne dans l'enclave. 

Tous les profils réexaminés

Le ministère des Affaires Etrangères précise par ailleurs que tous les profils des Gazaouis accueillis jusqu’ici vont être réexaminés. Cela concerne au moins 600 personnes depuis le 7 octobre 2023, dont la moitié depuis ces derniers mois. Ces profils étaient sélectionnés jusqu'à présent selon un double processus de filtrage au cas par cas, mené conjointement par le quai d’Orsay et les autorités israéliennes. Ces dernières valident et autorisent ces départs après avoir vérifié chaque profil.

La plupart d'entre eux sont des étudiants ou enseignants. Parmi les critères nécessaires de validation, les demandeurs doivent justifier de liens avec la France, d'inscriptions universitaires, de liens avérés avec des institutions reconnues, une possibilité d’accueil et de suivi, également. Jean-Noël Barrot précise qu’une nouvelle enquête est en cours pour identifier les failles de ce profilage. En attendant, toute évacuation est suspendue : des dizaines de personnes, dont des familles avec enfants, étaient attendues dans les jours qui viennent.

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