"Il était heureux de venir dans un bistrot" : Jacques Chirac laisse de bons souvenirs dans son restaurant préféré à Paris

"La renommée du Père Claude, c'est Jacques Chirac qui l'a faite", affirme Claude Perraudin, le patron du restaurant parisien où Jacques Chirac aimait venir. C'est ici dans le 15e arrondissement qu'il avait notamment fêté sa victoire le 5 mai 2002 lors de l'élection présidentielle. Tête de veau, escargots et bonne humeur sont les souvenirs qu'ils laissent dans "sa" cantine. 

Un amateur de cuisine traditionnelle 

Devant sa bouillabaisse, le patron du restaurant se souvient, ému, de l'ancien président. "C'est un homme à qui je dois tout". Selon lui, c'est bien Jacques Chirac qui a fait connaître son établissement, "ce ne sont pas les guides touristiques". 

Quand il arrivait dans le restaurant, tout le monde se levait pour l'applaudir. Quand il repartait, c'était pareil

Claude Perraudin

à franceinfo

Selon Claude Perraudin, Jacques Chirac était "un homme du peuple, tout le monde l'aimait. Il était heureux de venir manger dans un bistrot avec de la cuisine simple, traditionnelle. La bonne cuisine d'antan", conclut-il. 

Dans son adresse préférée, il aime venir déguster une bonne tête de veau, mais pas seulement. "Il ne mangeait pas que ça, explique le patron. Tout le monde voulait lui faire de la tête de veau mais il aimait bien manger des escargots, après une côte de bœuf ou de veau ou du poulet rôti." 

Toujours à la même table 

Lorsque l'ancien président venait manger, il choisissait toujours la même table : la numéro 58. "C'est la table au fond de la salle, il venait toujours manger ici avec cinq couverts, parfois 10 ou même 20 quand il y a avait toute la famille", assure Claude Perraudin. Sur le mur il y a toujours des photos de Jacques Chirac. "Là, c'est la dernière fois qu'il est venu il y a quatre ans, on a passé des moments magnifiques. C'était comme un père".  

Une fois à table, c'est Carlos qui venait lui apporter ses plats préférés : "J'étais son serveur pendant 12 ans, et le courant est très bien passé entre lui, moi et sa famille. Quand je le voyais entrer, ça me rassurait et ça me détendait, je ne sais pas pourquoi. J'ai de très bons souvenirs".  

Connu des habitués du restaurant 

Dans le restaurant, le jour de la mort de Jacques Chirac, Clotilde et Luc ont ouvert une bouteille de champagne "avec beaucoup de tristesse, mais on veut célébrer sa mémoire", dit cette habituée du lieu. 

Je dis toujours qu'un homme qui aime l'andouillette et la bière ne peut pas être un mauvais homme

Clotilde

à franceinfo

Clotilde se souvient que Jacques Chirac "était souvent là et quand il repartait, il avait toujours un sourire, un mot aimable ou une poignée de main". Son voisin de table juge qu"'il était spontané. C'était vraiment un chef, un taulier". Un homme comme on n'en fait plus, conclut-il.