Gouvernement et syndicats doivent discuter du retour à la retraite à 60 ans pour certains salariés
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a confirmé, mercredi 23 mai, qu'un décret rétablissant le droit de partir à la retraite à 60 ans pour les personnes ayant assez cotisé serait publié "très rapidement". Reste à s'entendre sur les modalités.
/2013/02/25/BROADvWJ3Vw.jpg)
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a confirmé, mercredi 23 mai, qu'un décret rétablissant le droit de partir à la retraite à 60 ans pour les personnes ayant assez cotisé serait publié "très rapidement". Reste à s'entendre sur les modalités.
Chose promise, chose due.
Annoncé par François Hollande durant sa campagne (engagement n°18), le départ à la retraite pour tous ceux qui à 60 ans auront cotisé la totalité de leurs annuités a été confirmé par le gouvernement.
Si le principe s'énonce simplement, sa mise en œuvre l'est moins. Il pourrait bien être un premier point d'achoppement entre gouvernement et syndicats. Décryptage.
Les termes du débat
La promesse du candidat Hollande, et le décret annoncé par le Premier ministre, instaure pour les salariés ayant commencé à travailler à 18 ou 19 ans le droit de partir à la retraite à 60 ans à taux plein, s'ils ont cotisé 41 ans.
100.000 à 150.000 personnes seraient concernées pour un coût annuel de 1 milliard d'euros, soit 5 milliards d'ici à 2017, estime le gouvernement.
Ce n'est pas la position du Medef qui met en garde contre l'impact financier à moyen terme d'une telle mesure sur les régimes Agirc et Arcco.
Le coût pour ces organismes "serait de 2 milliards d'euros par an à partir de 2017" et "d'au minimum 5 milliards par an à partir de 2017 pour le régime général" sans compter le "chiffrage pour la fonction publique", fait remarquer , présidente du Medef.
Autre point de crispation, les périodes prises en compte. Avant d'être élu, François Hollande a indiqué que seules les périodes "cotisées", c'est-à-dire 41 ans travaillés effectivement, seraient retenues, excluant ainsi les périodes "validées". Les syndicats ne sont pas d'accord.
Modes de calcul
Les organisations salariales plaident pour un périmètre large des temps retenus.
Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, défend la prise en compte de tous les périodes "validées" (chômage, maladie, etc.) y compris les années d'études et les périodes de précarité subies.
Même position du côté de la CFDT. C'est la durée de cotisation qui doit compter, soutient Jean-Louis Malys, secrétaire national chargé des retraites.
Force Ouvrière est aussi sur cette ligne. A l'appui de ses revendications, son secrétaire général, Jean-Claude Mailly, pointe quatre catégories de salariés qui seraient pénalisées si le gouvernement reste sur la notion de période "cotisée" : les femmes du secteur privé ayant élevé un ou plusieurs enfants, toutes les personnes ayant connu des périodes de chômage, tous les hommes ou femmes ayant eu un congé parental d'éducation, toutes celles qui ont eu un congé maladie ou un accident du travail de plus d'un an.
"Ce serait discriminant et injuste", affirme même M. Mailly, rappelant ainsi au président François Hollande l'un des ses engagements : rétablir la justice.
Prudence du gouvernement
Interrogé mercredi sur RTL, le chef du gouvernement, Jean-Marc Ayrault, s'est bien gardé de trancher la question.
Indiquant que la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, avait commencé à discuter avec les organisations syndicales, il a juste préciser que les périodes de chômage, maladie, pouvaient "être prises en compte" comme c'est le cas déjà dans le dispositif carrières longues.
Aucune certitude donc, juste une éventualité qui sera étudiée selon la facture. "Nous avons évalué le coût de cette mesure à un milliard d'euros, nous l'avons financée (...). Il faut rester dans l'épure. Il ne s'agit pas d'augmenter le coût de cette mesure", a prévenu le Premier ministre.
Les discussions promettent d'être serrées.
À regarder
-
Menace sur les réseaux : 100 000 euros pour t*er un juge
-
Cédric Jubillar : 30 ans requis contre l'accusé
-
Impôts, retraites, que prévoit le budget 2026 ?
-
Rihanna, reine des streams sans rien faire
-
Que changera la suspension de la réforme des retraites si elle est votée ?
-
Salaire : êtes-vous prêts à jouer la transparence ?
-
Ici, des collégiens dorment à la rue
-
Nouvelle éruption d'un volcan dans l'est de l'Indonésie
-
Cœur artificiel : l'angoisse des greffés Carmat
-
Pourquoi le vote du budget peut te concerner
-
Le nouveau ministre du Travail rouvre les débats sur les retraites
-
Laurent Nuñez, nouveau ministère de l'Intérieur, se confie sur les attentats de 2015
-
Adèle Exarchopoulos : "Quand le monde se résigne à banaliser la violence... Ce qui reste, c'est le collectif"
-
Un mois après sa mort, le message de Charlie Kirk résonne encore
-
Le rappeur SCH déclare sa flamme à Marcel Pagnol dans un film d'animation consacré au célèbre cinéaste
-
Plan de paix pour Gaza : quatre nouveaux corps d'otages ont été remis à Israël
-
SFR bientôt racheté par ses concurrents ?
-
Musée Chirac : braqué puis cambriolé en 48 heures
-
Otages israéliens : révélations sur leur détention
-
Réforme des retraites : suspendue pour 3,5 millions de Français
-
Gouvernement de Sébastien Lecornu : censure ou pas censure ?
-
Coup d'envoi de la vaccination contre la grippe
-
Skai Isyourgod, le phénomène du rap chinois
-
Délit de fuite : la vie brisée de Marion
-
Disparition des coraux : une menace pour l'humanité
-
Bac de maths en 1ère, une bonne nouvelle ?
-
Une minute de silence en hommage à ces profs tués
-
IA : des paysages touristiques trop beaux pour être vrais ?
-
Sébastien Lecornu annonce la suspension de la réforme des retraites jusqu'à l'élection présidentielle
-
Pourquoi ton lycée pro est en grève aujourd’hui
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter