Les représentants de la gauche vont "travailler aux trois scénarios : destitution, dissolution, cohabitation", explique Marine Tondelier, patronne des Écologistes
Le secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, invitée des "4 Vérités" ce mardi 7 octobre, revient sur les solutions explorées par les forces de gauche au lendemain de la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu. Deux réunions se tiendront à l'appel de sa formation, annonce-t-elle.
Les différentes forces de gauche parviendront-elles à s'entendre et à trouver une réponse commune à la crise politique que traverse le pays ? Alors que le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a démissionné, lundi 6 octobre, moins de 24 heures après la nomination de son gouvernement, sur fond de discorde entre les macronistes et Les Républicains, Marine Tondelier, cheffe des Écologistes, revient sur cette actualité dans les "4V" du mardi 7 octobre. Interrogée par Gilles Bornstein, la conseillère régionale des Hauts-de-France confirme que des réunions se tiendront dans les prochains jours, la première dans la matinée, avec les insoumis, mais probablement sans les socialistes.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Gilles Bornstein : Hier, le PS a dit : "Nous ne demandons ni dissolution ni départ du président, nous voulons gouverner avec les communistes, avec les écologistes, sans LFI." Est-ce que c'est aussi le souhait de la cheffe des écologistes qui est devant moi ?
Marine Tondelier : Il est certain qu'Emmanuel Macron, aujourd'hui, a trois choix : la démission, la dissolution et la cohabitation, celle que demandaient les Français en votant massivement il y a maintenant un peu plus d'un an. Évidemment, c'est le choix de la cohabitation, c'est-à-dire d'être appelé aux responsabilités et de pouvoir vraiment, enfin, changer la vie des Français, qui a notre préférence. Et vous voyez bien que le PS n'a pas envie de gouverner avec la FI, qui, elle-même, n'a pas envie de gouverner avec le PS. Voilà au moins un sujet sur lequel ils sont d'accord.
Donc, ce que vous souhaitez, comme Olivier Faure, c'est un gouvernement qui irait de Fabien Roussel, à Glucksmann, avec du Tondelier dedans ?
Ça ne se passe pas exactement comme ça, mais il y a donc trois scénarios : destitution, dissolution, cohabitation, et nous devons préparer les trois.
Parlons de celui de la cohabitation pour que les choses soient claires. Ce que vous proposez, c'est un gouvernement d'écologistes, de communistes, de socialistes et de personnalités de gauche, sans membre de La France Insoumise ?
En fait, ça ne se passe pas exactement comme ça. Le président de la République, dans la Constitution, a l'obligation de nommer une personne, normalement une du camp qui a gagné. Donc, qu'il choisisse l'un ou l'une d'entre nous pour être appelé à Matignon et pour préfigurer un gouvernement, et la personne s'y collera dans des discussions qui ne se passeront pas sur les plateaux télé et qui se dérouleront à la fois sur un périmètre gouvernemental, mais surtout sur des actions pour les Français.
Non, mais pardon, je vous reparle du périmètre gouvernemental...
Oui, mais ce n'est pas à vous de décider, ce n'est pas comme ça que ça se passe. Ça se passe dans des discussions qui auront lieu d'ailleurs ce matin en partie, et c'est comme ça que ça va marcher.
Alors, ce matin, justement, vous réunissez la gauche, il y aura qui ?
Il y aura une première réunion, celle que nous avons convoquée, les écologistes. Les écologistes ont souhaité inviter tout le monde à 9h. C'est une réunion pour analyser la situation politique et travailler aux trois hypothèses que je vous ai citées.
Il est 8h14, bientôt 15, vous ne savez pas qui il y aura ?
Le Parti socialiste a dit qu'il ne voulait pas forcément être présent, mais je sais déjà qu'il y aura La France insoumise, qu'il y aura Clémentine Autain, qu'il y aura des représentants de François Ruffin, du parti créé par Benoît Hamon également, il y aura, je pense, au moins un communiste, et donc on va discuter là-dessus, voilà, on va discuter dans ce périmètre des trois hypothèses dont je vous ai parlé : démission, destitution, dissolution, cohabitation... Il faut se préparer à tout.
Pas de réunion commune entre les socialistes et les insoumis ?
Nous avons ensuite une réunion dans le périmètre que j'avais aussi convoqué, vous vous rappelez, quand on a sorti notre plan de sortie de crise écolo avant que Lecornu soit nommé. On avait dit : "Ceux qui veulent gouverner ensemble doivent pouvoir se réunir", on les attend à notre local. Et on avait eu une réunion qui allait, là pour le coup, des communistes au Parti socialiste. Et donc, ce périmètre se réunira aussi dans un deuxième temps. Vous voyez, l'avantage de l'écologie, c'est qu'on sera dans toutes ces réunions et pour l'instant, nous discutons avec tout le monde.
"Le programme du NFP, c'est celui sur lequel nous avons été élus, donc, c'est notre objectif"
Le meilleur candidat pour gouverner, c'est Olivier Faure ?
Mais Olivier Faure, s'il était appelé, j'en serais très heureuse pour lui. On en a déjà discuté encore hier soir dans les loges de TF1. Si c'est quelqu'un d'autre, ça ira aussi, je le sais. Ce n'est pas nous qui décidons. On a compris que donner un nom à Monsieur Macron ne servait à rien.
Vous avez raison, ce n'est pas vous qui décidez. En revanche, si l'un de vous est nommé, c'est vous qui décidez qui vous appelez au gouvernement. Donc, par oui ou par non, c'est assez simple.
Mais ça se fait sur des lignes politiques...
Est-ce que vous appelez des insoumis ou pas ? C'est quand même une question simple.
Mais ils ont déjà répondu très clairement à la question et les socialistes aussi. Donc ne faisons pas semblant, on va perdre du temps.
Si vous êtes appelés au gouvernement, avec quel programme ? C'est celui du NFP de l'année dernière ou c'est un autre programme ?
Le programme du NFP, c'est celui sur lequel nous avons été élus. Donc, évidemment, c'est notre objectif. Après, il n'a échappé à personne que nous n'avions pas la majorité absolue de l'Assemblée nationale et donc il faudra aller se battre pour chaque mesure. Je prends, par exemple, l'exemple de la taxe Zucman. Bon, cette taxe, elle est voulue par 86 % des Français, qui veulent taxer les ultra-riches. Elle n'a pas de majorité au Parlement. Elle est voulue par 86 % des chefs d'entreprise. Elle est voulue par 92 % des électeurs macronistes...
Tout ça ne fait pas une majorité au Parlement.
Mais figurez-vous que cette taxe Zucman a déjà été adoptée à l'Assemblée nationale à l'initiative, d'ailleurs, de Clémentine Autain et d'Éva Sas, nous l'avons fait et nous allons le refaire.
Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.
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