Gouvernement Lecornu II : "Les députés du Rassemblement national vont voter la censure", assure le vice-président du parti, Louis Aliot

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Article rédigé par France 2 - Édité par l'agence 6Medias
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Le vice-président du Rassemblement national et maire de Perpignan (Pyrénées-Orientales), Louis Aliot, était l'invité des 4 Vérités, mardi 14 octobre, afin d'aborder notamment le vote de la censure du gouvernement Lecornu par les membres de son parti.

Les membres du Rassemblement national voteront la censure du gouvernement Lecornu bis. Le vice-président du parti et maire de Perpignan, Louis Aliot, invité des 4 Vérités mardi 14 octobre, l'a assuré sur le plateau de France 2. Au micro de Gilles Bornstein, ils dénoncent également ce qu'il juge être des "manœuvres" du Parti socialiste, qu'il soupçonne de chercher à retirer plus d'avantages qu'une simple suspension de la réforme des retraites.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Gilles Bornstein : La motion de censure déposée par la gauche sera discutée vraisemblablement demain soir. Est-ce que les députés Rassemblement national vont la voter ?

Louis Aliot : Oui, ils vont la voter et on remarquera une fois de plus la manœuvre des socialistes avec le gouvernement sortant. Comme ils l'avaient fait d'ailleurs auparavant en négociant une suspension qui ne veut strictement rien dire dans les faits et qui va très certainement pénaliser la politique d'ensemble, puisque si vous effectuez cette suspension, ça signifie que le Parti socialiste a obtenu d'autres avantages, et on verra bien lesquels. Et très certainement, ça voudra dire moins de sécurité, moins de politique sur l'immigration.

S'il y a suspension, pour l'instant, on part à 62 ans et 9 mois. La suspension signifierait que des centaines de milliers de gens qui auraient dû attendre pour partir vont pouvoir partir. Ce n'est pas bon à prendre pour vos électeurs ?

Et le débat recommence quand ? C'est bon à prendre maintenant, mais le débat dans la présidentielle, c'est-à-dire dans moins de deux ans, on verra quoi ? Nous, on est pour l'abrogation et pour un autre système. Il n'y a pas que la suspension. Les autres politiques, ce sera quoi ? Or, le Parti socialiste, s'il obtient la suspension, il a sûrement obtenu d'autres choses qu'on ne connaît pas. Et c'est bien le problème, puisque, aujourd'hui, finalement, cette majorité est entre les mains de quelques députés socialistes.

Mais, par exemple, dans le budget qui a été présenté, il y a un certain nombre de mesures, une taxe sur les holdings, une surtaxe sur les bénéfices des très grosses entreprises, mais, à l'inverse, une baisse des impôts de production pour tout le monde, sur les petites PME. Tout ça, vous êtes contre ?

Écoutez, c'est le budget Bayrou qui va s'appliquer. Donc, il y aura une discussion budgétaire. Or, dans le budget Bayrou, il y a aussi 10 milliards de fiscalités supplémentaires. Donc, très certainement, des Français seront appelés à payer plus. Or, on sait très bien qu'un certain nombre de petites entreprises, notamment, ne peuvent plus payer et que les contribuables non plus.

On ne connaît pas le niveau ni la nature de ces impositions. Donc, il y aura un débat budgétaire qui, il faut le dire aux Français, n'empêchera pas la censure de ce budget. Cela n'a que trop duré. On a eu les promesses de M. Barnier, non tenues. On a eu les promesses de M. Bayrou, non tenues. On a aujourd'hui les promesses de M. Lecornu, qui, très certainement, puisqu'il est entre les mains du PS, ne seront pas tenues.

Une majorité des Français pour la dissolution

Votre boussole, vous le dites tout le temps, ce sont les Français. En quoi ça aide les Français de faire tomber le gouvernement ?

Presque 70 % des Français veulent la dissolution de l'Assemblée nationale. Sur le terrain, tous les Français le demandent. Ils en ont marre d'être entre les mains des mêmes partis, des mêmes personnes et veulent autre chose. Tant qu'on ne comprendra pas cette colère populaire qui ne veut plus de ce système-là, on n'aura rien compris et on continuera dans un immobilisme qui est dramatique pour la France.

Alors vous parlez d'une majorité de Français. Un autre sondage a montré que 52 % des Français souhaitent un gouvernement Rassemblement national-Les Républicains. Est-ce que vous faites partie de ces 52 % de Français ? Je précise que 88 % des sympathisants RN, 88 % souhaitent cette union des droites. Qu'en dites-vous ?

Dans beaucoup de villes ou de circonscriptions, ce sont les électeurs qui vont la faire ou qui l'ont déjà fait. Exemple, à Perpignan, j'ai rassemblé, y compris sur ma liste, des gens qui venaient de la droite, et on a fait, en quelque sorte, le grand rassemblement. Je ne crois pas aux états-majors, aux accords d'état-major de parti, mais il est évident que les électeurs, eux, veulent tourner la page, notamment de ce système-là, et que dans cette page tournée, il y aura évidemment un amalgame de plusieurs électorats.

L'union des droits se fera dans les urnes, oui, je le pense, mais pas que, parce qu'il y a aussi beaucoup de gens de gauche qui, dans des départements traditionnellement à gauche, ne veulent plus de cette politique-là et rejoignent aussi les rangs du Rassemblement national. Donc, cela se fera, mais il ne faut pas penser seulement à la droite, il faut penser à la France. Et ça, c'est bien ce qui nous différencie des autres.

Pour gouverner, il faut un gouvernement. Est-ce que vous souhaitez un jour prochain faire un gouvernement où il y aurait des membres du Rassemblement national et des membres des Républicains, voire de Reconquête ?

Écoutez, si après une dissolution, nous n'avons pas la majorité absolue, nous irons chercher une majorité de gouvernement. Dans cette majorité de gouvernement, nous irons voir les groupes qui sont disponibles pour le faire. Et très certainement qu'il y aura les LR dans ces groupes. Mais pour l'instant, ce n'est pas à l'ordre du jour et on verra ce que nous réserve l'avenir, notamment l'avenir électoral.

Nous préférons surtout pouvoir appliquer nos idées pour changer le système. Si c'est pour être tenu systématiquement par des minorités qui vous obligent à ne pas faire ce pour quoi vous avez été élu, à ce moment-là, il vaut mieux ne pas être élu.

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