"Ne déballez pas trop vite vos cartons" : à peine nommé, le gouvernement Lecornu II sous la menace d'une censure à l'Assemblée nationale
Malgré sa composition très différente de la précédente équipe et son lot de nouveaux venus, le gouvernement nommé par Emmanuel Macron dimanche soir s'est immédiatement attiré les critiques des oppositions. Et le spectre d'une censure prochaine plane.
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Re-nommé à Matignon vendredi 10 octobre, Sébastien Lecornu n'a cette fois pas traîné pour composer son gouvernement. Par un communiqué, l'Elysée a annoncé dimanche soir la nomination de 34 ministres. "Un gouvernement de mission pour donner un budget à la France avant la fin de l'année", a affirmé le Premier ministre sur son compte X.
À gauche : "La censure arrive"
Mathilde Panot, la présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale, décrit sur le même réseau social une "macronie de plus en plus isolée et rabougrie". Elle ajoute à l'attention des nouveaux ministres : "Un conseil, ne déballez pas trop vite vos cartons. La censure arrive. Et le départ de Macron suivra !"
Même analyse de la part de son collègue Eric Coquerel, président LFI de la commission des Finances à l'Assemblée. "La censure continue de s'imposer", a écrit le député insoumis.
Le député socialiste Arthur Delaporte agite lui aussi, sur franceinfo, la menace d'une censure si Sébastien Lecornu n'annonce pas dans sa déclaration de politique générale le retrait de la réforme des retraites. "Jamais nous ne voterons une motion de censure du RN, précise le député, mais ce gouvernement ne tient qu'à un fil." Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure s'est contenté d'un "No Comment" sur X ("Pas de commentaire"). La patronne des écologistes Marine Tondelier écrit sur le réseau social : "Je ne commenterai pas ce soir. Tout le monde a compris ce que j'en pense".
"On a affaire à un énième gouvernement macroniste, avec son lot de casseroles", juge le sénateur communiste de Paris Ian Brossat, invité de franceinfo. Le sénateur estime qu'"inévitablement, ce gouvernement sera censuré très vite".
Le RN "déterminé" à obtenir de nouvelles élections
La présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée, Marine Le Pen, a annoncé le dépôt d'une motion de censure contre ce nouveau gouvernement dès le lundi 13 octobre. "Le président de la République doit annoncer au plus vite la dissolution de l'Assemblée nationale", a ajouté la responsable d'extrême droite, assurant que des élections anticipées conduiraient à une victoire de son parti.
"La macronie est toujours bien présente", justifie l'un des porte-parole de son parti, le député Laurent Jacobelli. Selon lui "le Premier ministre est la marionnette du président de la République". Laurent Jacobelli estime que "rien ne changera, cela ne changera que par la censure et par de nouvelles élections, c'est ce que nous appelons en tous cas de nos vœux".
"Nous connaissons enfin les noms de ceux que nous allons pouvoir censurer."
Laurent Jacobelli, porte-parole du RNà franceinfo
Le parti Les Républicains n'a pas réagi officiellement à la composition de ce nouveau gouvernement mais a indiqué dans un communiqué que "les membres LR qui ont accepté d’entrer au gouvernement ne peuvent plus se réclamer" du parti. Les six membres de LR qui ont accepté un poste sont donc exclus. Il s'agit d'Annie Genevard (Agriculture), Rachida Dati (Culture), Vincent Jeanbrun (Logement), Philippe Tabarot (Transports), Sébastien Martin (Industrie) et Nicolas Forissier (Commerce extérieur et attractivité).
Enfin côté macroniste, le député Ensemble pour la République Sylvain Maillard dit sur franceinfo "souhaiter pour tous les Français" que ce gouvernement "échappe à la censure". "Je salue tous ceux qui prennent maintenant leurs fonctions", poursuit le député, qui admet que ces nominations interviennent "dans un moment extrêmement difficile". "On attend la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu", pousuit-il, car "nous avons besoin d'un budget".
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