Crise politique : le Medef "très réticent" à la suppression de la réforme des retraites

Le président du Medef a exprimé sur France Inter sa grande réticence quant à une suspension de la réforme des retraites réclamée par le Parti Socialiste. Patrick Martin y voit une menace pour le niveau d'activité de la France et le pouvoir d'achat.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Patrick Martin, le président du Medef, le 16 janvier 2025 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)
Patrick Martin, le président du Medef, le 16 janvier 2025 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

Au lendemain de l’interview du Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, dans laquelle il a ouvert la voie à un débat sur la réforme des retraites, le président du Medef témoigne sur France Inter jeudi 9 octobre sa réserve face à cette possibilité.

"Nous sommes très réticents à ce que cette réforme soit suspendue, a fortiori abrogée", prévient Patrick Martin. "Il ne faut pas toucher à cette réforme [des retraites], qui n’a pas été demandée par le patronat, mais que nous trouvons juste", ajoute-t-il.

Une voie qui "peut être le chemin de croix", entrevoit Patrick Martin, pour qui les patrons du Medef sont "très réticents à ce que cette réforme soit suspendue, a fortiori abrogée, parce que les chiffres parlent d'eux-mêmes", référence au montant de la dette française, et au coût qu'engendrerait la suspension de la réforme des retraites.

La suspension de la réforme pèsera sur le pouvoir d'achat

Patrick Martin explique que l'"horizon" des patrons "est très au-delà de 2027" et "des échéances électorales", des enjeux qui auraient mené à la crise politique actuelle selon lui. Le patron du Medef prévient que "les chefs d'entreprise, eux, sont lucides. Ils voient très bien que l'activité est difficile et que si cette réforme [des retraites] est suspendue, ça pèsera encore sur le niveau de l'activité, sur les conditions d'emprunt et à la fin, il ne faut pas se raconter d'histoires, sur le pouvoir d'achat" des Français.

Patrick Martin appelle donc "toutes les formations politiques à la raison. Le vrai problème du pays, c'est que l'on est sur un point de bascule en termes de croissance et d'emplois. Ne venons pas alourdir la barque" avec une suspension de la réforme des retraites, insiste-t-il pour finir.

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