Crise politique : le casse-tête gouvernemental de Sébastien Lecornu

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Article rédigé par France 2 - C. Adriaens-Allemand, L. Feuillebois - Édité par l'agence 6Medias
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Fragilisé, Sébastien Lecornu s’apprête dans les prochains jours à dévoiler son gouvernement dans un contexte politique incertain. Entre le retrait des Républicains et la tentation d’un cabinet technique, le Premier ministre doit résoudre une équation complexe pour préserver l’équilibre de la majorité.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.


C'est l'équation quasi impossible d'un Premier ministre fragilisé. Au chef de l'État, Sébastien Lecornu doit présenter un gouvernement dans les prochains jours, mais les défis sont nombreux. D'abord, gérer une défection : celle des Républicains, qui ne seront pas de la partie. La formation de Bruno Retailleau l’annonçait hier.

Pour les socialistes, c'est une bonne nouvelle de nature à apaiser les tensions. Sur le plateau de LCI, le 12 octobre, Jérôme Guedj, député PS de l'Essonne, affirme : "Le fait d'avoir moins de personnalités clivantes, irritantes, pouvant alimenter, à juste titre pour certains, une volonté de censurer, c'est plus simple. Je ne vais pas vous dire le contraire."

Le parti d'Édouard Philippe, jusqu'ici allié du président, pourrait également ne pas rester au gouvernement. De quoi rétrécir encore un peu plus le socle politique de Sébastien Lecornu.

Vers un gouvernement technique ?

Pour contourner l'obstacle, le Premier ministre pourrait choisir de former une équipe mêlant ministres politiques et personnalités dites techniques, c'est-à-dire des hauts fonctionnaires choisis pour leur expertise.

Parmi les profils cités : le préfet de police de Paris Laurent Nuñez, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, et Denis Morin, de la Cour des comptes. Mais l'idée d'un gouvernement technique divise. "C'est surtout que personne ne veut y aller", fustige un dirigeant du PS. "Le gouvernement technique répond à la demande de renouvellement des visages et a l’avantage de la neutralité pour mener les négociations," défend pour sa part un cadre de Renaissance.

Parmi les sortants, Bruno Retailleau, car LR, et peut-être Gérald Darmanin, en raison de la condition énoncée par Sébastien Lecornu de ne pas avoir d'ambition présidentielle. Le 12 octobre, sur le plateau de dimanche en politique, la ministre démissionnaire de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, annonce qu'elle non plus n'en sera pas :"Je dis à Sébastien Lecornu que j'ai certainement des idées de ministres qui peuvent me succéder et que je serais ravie de les partager avec lui. Mais c'est un non définitif."

Parmi les ministres qui pourraient rester : Jean-Noël Barrot aux Affaires étrangères, Roland Lescure à l'Économie et Mathieu Lefèvre aux Relations avec le Parlement. Sébastien Lecornu devrait attendre le 13 octobre ou mardi 14 octobre pour annoncer son gouvernement, si, et seulement s'il parvient à résoudre son équation.

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