Budget et fiscalité : "On ne comprend rien à la façon dont ce gouvernement travaille", déclare Emmanuel Grégoire, député PS de Paris et candidat à la mairie de Paris.
Emmanuel Grégoire, député PS de Paris et candidat à la mairie de Paris, était l’invité des "4 Vérités" vendredi 3 octobre. Il revient notamment sur la polémique des notes de frais des élus parisiens, la transparence dans l’utilisation de l’argent public, ainsi que sur les discussions à venir avec Matignon.
Invité des "4 Vérités" sur France 2, Emmanuel Grégoire, député PS de Paris et candidat à la mairie de Paris, est revenu sur la polémique des notes de frais des élus parisiens et sur sa vision de la transparence dans l’utilisation de l’argent public. Il a également évoqué les frais de représentation, la moralité dans la gestion des dépenses publiques et l’action du gouvernement.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Jeff Wittenberg : En tant que candidat à la mairie de Paris, que pensez-vous du grand déballage des notes de frais des élus parisiens, qui a fait récemment la une de la presse ? Plusieurs dossiers ont été évoqués, mais celui qui a retenu l’attention cette semaine concerne votre directeur de campagne, Éric Lejoindre, maire du 18ᵉ arrondissement, épinglé pour des notes de pressing et de restaurants financées par le contribuable. Comprenez-vous que cela puisse choquer et susciter un émoi public ?
Emmanuel Grégoire : Oui, je le comprends parfaitement, et Éric Lejoindre le comprend également. Il s’agit de frais de représentation auxquels tous les maires de France, et plus particulièrement ceux des grandes villes, ainsi que tous les présidents d’exécutifs régionaux, ont droit. Cet exercice de transparence aurait le même impact sur n’importe quel maire en France.
La réalité, c’est qu’il existe des règles strictes encadrant ces dépenses, contrôlées par l’administration pour en vérifier la légalité et la régularité. Je me fonde sur ce cadre pour accorder ma confiance à ceux qui bénéficient de ces frais et qui ont fait l’exercice de transparence. Cependant, je comprends parfaitement que cela suscite inquiétude, incompréhension, voire colère.
Il est clair que la situation ne peut pas perdurer. Les règles devront évoluer pour garantir davantage de transparence, et il faudra peut-être envisager la suppression pure et simple de ces frais. Si cela se fait, tous les maires de France devront s’y conformer. Je considère que la demande de transparence mérite d’être suivie d’effet et je m’y engagerai moi-même.
Jeff Wittenberg : Dans ce contexte, votre directeur de campagne, Monsieur Lejoindre, peut-il rester à ce poste alors que vous lancez votre campagne pour la mairie de Paris ?
Emmanuel Grégoire : Tant que ces dépenses ont fait l’objet d’un contrôle et que tout est conforme, il n’y a aucune raison de céder à la démagogie ambiante. Si tout est en règle, il a toute ma confiance. À l’avenir, l’exercice de transparence devra être renforcé et pourrait remettre en question la possibilité de disposer de tels frais de représentation.
Jeff Wittenberg : C’est légal, mais est-ce moral ? Par exemple, une bouteille de vin à 100 euros dans le cadre de frais de représentation qui totalisent 11 000 euros par an et par maire d’arrondissement.
Emmanuel Grégoire : Effectivement, ces montants s’appliquent à chaque maire d’arrondissement. Tous les arrondissements de Paris sont de véritables villes. Ces dépenses permettent de recevoir des personnalités comme le maire de Los Angeles, des chefs d’entreprise ou des directeurs d’institutions culturelles internationales. On peut certes discuter de la pertinence d’une bouteille à 100 euros, mais ce type de dépense relève de l’objet même des frais de représentation.
Si l’on considère que ce n’est pas acceptable, et je le reconnais puisque c’est le ressenti d’une partie du public, il faudra changer les règles. Mais ces règles doivent être clairement définies pour être correctement appliquées.
Jeff Wittenberg : Supprimerez-vous les frais de représentation si vous devenez maire de Paris ?
Emmanuel Grégoire : J’ai demandé à des magistrats et à des avocats de me faire des propositions que je rendrai publiques dans quelques jours ou semaines. Je tiens à le rappeler : l’argent public est sacré, et je m’impose à moi-même cette exigence.
Jeff Wittenberg : Et vous-même, avez-vous des frais de représentation ?
Emmanuel Grégoire : Pour être clair, je n’ai jamais eu de frais de représentation dans mes fonctions municipales. Pendant mes six années comme premier adjoint, mes notes de frais ne s’élevaient qu’à 400 euros pour des repas, soit cinq repas sur cinq ans. La transparence s’applique aussi à moi.
Jeff Wittenberg : Donc, votre directeur de campagne aurait dû vous suivre sur ce point, puisque vous aussi vous receviez des dignitaires étrangers.
Emmanuel Grégoire : Exactement. Je n’avais pas de frais de représentation pour ces réceptions. Ce que je m’applique à moi-même, je l’appliquerai à tous les membres de mon équipe : transparence, clarté et exigence morale seront de rigueur.
Jeff Wittenberg : Revenons à votre rôle de député socialiste. Les socialistes, avec Olivier Faure notamment, rencontrent le Premier ministre le 3 octobre à Matignon. Peut-on encore éviter un scénario de censure, comme le PS le redoute aujourd’hui ?
Emmanuel Grégoire : Cela reste possible tant qu’un espace de dialogue existe. Mais on ne comprend rien à la méthode de travail de ce gouvernement. La réunion du 3 octobre était prévue depuis plusieurs semaines, et depuis la nomination du Premier ministre, nous avons eu très peu de communication. Ce rendez-vous se limite à des généralités, et ce matin, nous apprenons qu’il fera une déclaration à 8h45.
Jeff Wittenberg : Le gouvernement propose de faire baisser les impôts de 300 euros pour les couples gagnant entre 17 000 et 27 000 euros. Qu’en pensez-vous ?
Emmanuel Grégoire : La plupart de ces annonces ont déjà été faites par les gouvernements Barnier et Bayrou, et certaines ont déjà été mises en œuvre. Quant à la défiscalisation pour les couples modestes, c’est un mensonge : la plupart des bénéficiaires ne paient pas d’impôt sur le revenu. Annoncer une baisse d’impôts pour des couples qui ne paient pas d’impôt n’a aucune application concrète.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
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