Emmanuel Macron "doit partir", "disponibles" pour gouverner, la dissolution "est une obligation… Les réactions politiques à la chute du gouvernement de François Bayrou
Les députés ont renversé lundi François Bayrou, en lui refusant la confiance à une nette majorité lors d'un vote qu'il avait sollicité de lui-même sur l'état des finances publiques.
Comme prévu. L'Assemblée nationale a renversé le gouvernement de François Bayrou lors d'un vote de confiance. En tout ce sont 364 députés, issus des rangs des oppositions allant de RN à LFI, qui ont voté contre la confiance au Premier ministre tandis que 194 parlementaires, issus des rangs de la coalition gouvernementale ont voté pour. Le leader centriste présentera mardi matin sa démission à Emmanuel Macron.
Les socialistes se disent "disponibles", les écologistes veulent un Premier ministre venu "du NFP"
"Pendant l'été, le Premier ministre ne préparait pas le budget, il préparait sa sortie, et au fond, il l'a voulu telle qu'elle s'est déroulée aujourd'hui, a déclaré Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. Nous proposons un autre chemin politique qui n'est pas celui de la politique d'Emmanuel Macron qui a conduit dans cette impasse. Nous sommes disponibles pour l'exercice des responsabilités." Boris Vallaud s'engage par ailleurs, sur France Inter, à mener sa politique différemment, "en proposant une autre méthode, celle dont le Premier ministre a été incapable qui est de renoncer d'une certaine manière au 49.3, c'est-à-dire de faire le pari de parlementaires adultes, de discussions exigeantes sur la base de ce que nous proposons".
Comme les socialistes, les écologistes ouvrent la porte à un Premier ministre de gauche : "Au nom des Écologistes, je demande solennellement" à Emmanuel Macron "de nous recevoir avant toute annonce de sa part, estime Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, sur X. Son obstruction ne peut plus durer."
"La suite ne peut être qu'un Premier ministre issu des rangs du NFP."
Marine Tondeliersur X
"Il est possible d'avoir une rupture politique avec la politique d'Emmanuel Macron, mais aussi une rupture de méthode qui permettrait à un gouvernement de durer, de redonner un pouvoir à l'Assemblée nationale, d'abandonner le 49.3, de faire dès le départ un vote de confiance pour ouvrir le dialogue immédiatement avec l'Assemblée nationale", juge Cyrielle Chatelain, la présidente du groupe Ecologiste et social.
Les insoumis veulent voir Emmanuel Macron "partir"
"C'est un jour de soulagement pour nous et surtout pour des millions de Français", a réagi sur franceinfo Clémence Guetté, députée La France insoumise du Val-de-Marne, vice-présidente de l'Assemblée nationale. "Ce qu'on vient d'éviter, ce n'est pas tant le gouvernement Bayrou que sa politique. Ce qu'on refuse, c'est un deuxième budget de casse sociale absolument inédit par son ampleur", souligne Clémence Guetté.
Le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon a réitéré lundi soir son appel au "départ" d'Emmanuel Macron. "Bayrou est tombé. Victoire et soulagement populaire", a écrit sur X le triple candidat à la présidentielle. "La question qui est posée au pays, c'est celle du départ" d'Emmanuel Macron, a souligné Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, qui rappelle qu'une motion de destitution sera déposée mardi. "Nous ne voulons pas d'un énième Premier ministre qui continuerait la même politique, a insisté Mathilde Panot. Tous ceux qui iront sauver le soldat Macron tomberont avec lui, nous ne serons jamais d'accord, nous sommes totalement irréconciliables avec toute politique macroniste."
"Macron est désormais en première ligne face au peuple, lui aussi doit partir"
Jean-Luc Mélenchonsur X
Emmanuel Macron va "coûte que coûte essayer d'imposer un gouvernement pour imposer un budget d'austérité, de baisse des dépenses publiques, il va essayer d'éviter la censure", prédit toutefois le député LFI et président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale Eric Coquerel sur franceinfo. Le pays mérite autre chose, et cette autre chose c'est une élection présidentielle", réclame-t-il à son tour.
Gabriel Attal propose "un négociateur"
"Je propose que le président de la République désigne un négociateur, en actant dès le départ qu'il ne sera pas Premier ministre", a réagi lundi sur X Gabriel Attal, chef des députés Ensemble pour la République. L'ancien Premier ministre plaide pour "un négociateur chargé de réunir les forces politiques représentées à l'Assemblée nationale pour bâtir un accord d'intérêt général. Ce compromis doit permettre ensuite la nomination d'un Premier ministre, devenu le garant de cet accord".
"Notre mission au service de la nation est stoppée, a déclaré sur X la porte-parole du Gouvernement. Sophie Primas. Les problèmes du pays ont-ils ainsi disparu ? Hélas, non. Demain, notre dette continuera d'augmenter, le pouvoir d'achat des Français restera plombé par les impôts et charges les plus élevés au monde, la lutte contre l'insécurité ne progressera plus et notre jeunesse attendra."
"Nous sommes prêts à faire des concessions extrêmement fortes"
Jean-René Cazeneuve, député du groupe Ensemble pour la Républiqueà franceinfo
Jean-René Cazeneuve, député du groupe Ensemble pour la République, appelle sur franceinfo Emmanuel Macron à "nommer assez rapidement, le plus rapidement possible, un Premier ministre", qui doit "être capable de négocier avec les socialistes, sans fâcher les LR qui sont aujourd'hui dans le socle commun". Ce futur Premier ministre "peut être un socialiste" ou "un LR", mais dont la "priorité est d'avoir un budget au 31 décembre de cette année" et qui doit "trouver a minima un accord de non-censure". "Je ne vois pas comment on peut former une majorité aujourd'hui à l'Assemblée nationale sans le bloc central", ajoute-t-il.
Chez les Républicains, il faut "tirer les leçons des erreurs du passé"
"Le gouvernement est tombé. Il faudra tirer les leçons des erreurs du passé, estime sur X Laurent Wauquiez, président du groupe Droite Républicaine à l'Assemblée nationale. Pour le prochain gouvernement, il faut un programme de travail et avant de se poser la question de qui, se poser la question de pour quoi faire."
"Il est urgent qu'on se parle" avec des élus du socle commun, lance lundi soir sur franceinfo Vincent Jeanbrun, député LR du Val-de-Marne. Pour le député Les Républicains, il faut désormais que le socle commun s'accorde "pour essayer de proposer quelque chose de fort aux Français, une vraie vision". Pour Vincent Jeanbrun, qui reconnaît avoir voté pour la confiance "sans enthousiasme", cela passe par un nouveau gouvernement construit grâce à un "casting" sur le programme, et pas "un casting de personnes".
Le RN estime que le "changement n'attend plus"
Le Rassemblement national, premier groupe d'opposition avec 120 députés, appelle quant à lui à une "dissolution ultra rapide", synonyme de nouvelles élections législatives. "Tout laisse penser juridiquement, politiquement, voire moralement, que la dissolution n'est pas pour [Emmanuel Macron] une option, mais une obligation", a déclaré au Palais Bourbon la cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen, appelant Emmanuel Macron à "agir par devoir et dans l'intérêt supérieur du pays".
"La page du gouvernement Bayrou est désormais tournée. Le changement n'attend plus : parlons de l'avenir du pays !", a écrit sur X, Jordan Bardella, président du Rassemblement national. "Après ce nouvel échec, Emmanuel Macron doit assumer ses responsabilités et sortir le pays de l'impasse : rendons sans attendre la parole aux Français !", déclare de son côté le compte X du parti d'extrême droite.
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