Grève : le gouvernement sous pression sur la question d'une hausse des salaires
Alors que de nombreux appels à la grève ont été déposés pour la journée de mardi, l'exécutif manie le sujet des salaires avec beaucoup de précaution.
A quelques jours des vacances de la Toussaint, les salariés sont appelés à cesser le travail mardi 18 octobre et à manifester pour une hausse des salaires et contre les réquisitions de grévistes dans les raffineries. De nombreux secteurs sont concernés : la fonction publique, l'énergie, les transports publics. Le gouvernement se trouve donc, plus que jamais, sous pression sur la question des salaires.
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Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'exécutif manie le sujet avec beaucoup de précaution. Emmanuel Macron se tient volontairement éloigné de ce débat, et sa doctrine est claire : ce n'est pas au président de la République de décréter une augmentation des salaires. Il l'avait d'ailleurs expliqué lors du débat d'entre deux tours de la dernière présidentielle face à Marine Le Pen : "Je ne voudrais pas que nos compatriotes pensent qu'un président ou une présidente de la République puisse décider ce qui est sur la feuille de paye. C'est à l'employeur de le faire ! Vous n'allez pas faire les salaires, Mme Le Pen..."
Pour Emmanuel Macron, les négociations ne relèvent pas de l'Etat
Voilà pour la théorie, qui s’illustre concrètement lorsqu’Emmanuel Macron explique que les négociations salariales dans les raffineries TotalEnergies relèvent d'une entreprise privée. Cette position de principe du chef de l'Etat n'empêche pas les divergences de point de vue au sein même du gouvernement. Ainsi, notons un dernier exemple en date, ainsi lorsque le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, fait entendre sa petite musique, estimant mardi matin qu'il y a bien "un problème de salaire", en appelant donc syndicats et patronat à se mettre d'accord sur une augmentation générale.
"Gérald Darmanin joue la carte de la fibre sociale et du populaire", décrypte un conseiller de l'exécutif. Une position éloignée de celle de Bruno Le Maire, qui demande des hausses de salaires aux entreprises qui le peuvent, pas une hausse générale, car le ministre de l'Economie craint une spirale inflationniste, une augmentation du coût du travail et donc des difficultés pour les plus petites entreprises à maintenir ces hausses sur la durée.
Le gouvernement préfère les aides ciblées et les primes
Jusqu’alors, le gouvernement préfère les primes et les aides ciblées : bouclier tarifaire, triplement de la prime Macron, ristourne à la pompe, etc. Le gouvernement revendique aussi une hausse du point d'indice des agents de la fonction publique de 3,5% effective depuis le 1er juillet dernier. Une hausse ferme et définitive : en clair, pas de clause de revoyure pour cette année, d'autant que l'exécutif attend les élections professionnelles de début décembre pour voir venir.
Mais le sujet est très inflammable, "les salaires peuvent fédérer", se persuade un pilier de la gauche à l'Assemblée. De Jean-Luc Mélenchon au Rassemblement national, en passant évidemment par Philippe Martinez, le leader de la CGT qui réclame une hausse du smic à 2 000 euros, le sujet fait consensus. C'est probablement pour cette raison que le gouvernement cherche absolument à éviter d'avoir à organiser une grande conférence sociale.
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