"Dans l'intérêt de la France, il faut faire un bout de chemin ensemble" : le nouvel appel du pied de Jordan Bardella aux électeurs LR

Alors que le gouvernement Lecornu II reste très fragile, le RN en appelle aux déçus du parti de Bruno Retailleau. Avec une idée très précise.

Article rédigé par Pierrick Bonno
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, s'exprime face à la presse le 2 avril 2025, au Parlement européen, à Strasbourg (Bas-Rhin). (FREDERICK FLORIN / AFP)
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, s'exprime face à la presse le 2 avril 2025, au Parlement européen, à Strasbourg (Bas-Rhin). (FREDERICK FLORIN / AFP)

Stop ou encore ? Le deuxième gouvernement de Sébastien Lecornu, mêlant ministres politiques et techniciens, s'installe lundi 13 octobre. Mais pour combien de temps ? À peine annoncé dimanche tard dans la soirée, l'effectif Lecornu II est déjà sur la sellette avec une censure possible dès cette semaine, s'il n'annonce pas aux socialistes une suspension de la réforme des retraites.

Autre point crispant, à l'Assemblée cette fois, les LR continuent de se déchirer sur leur participation au gouvernement Lecornu II. De son côté, le Rassemblement national espère bien capitaliser sur cette nouvelle crise à droite. Comme le prouve ce nouvel appel du pied de Jordan Bardella aux déçus du parti de Bruno Retailleau, en direct sur TF1.

"S'il nous manque quelques sièges pour aller à Matignon, on ne refusera pas l'obstacle"

Le patron du RN s’est adressé à l'électorat des LR... qu'il espère bien siphonner. Au moins en partie. "Il y a beaucoup d'électeurs de droite qui ont le cœur à droite, qui sont des patriotes français et qui ne veulent pas voir leur mouvement politique se fondre dans le macronisme. [Si] nous ne partageons peut-être pas l'intégralité des mesures, de nos idées, je viens [leur] dire, dans l'intérêt du pays, dans l'intérêt de la France, il faut faire un bout de chemin ensemble", a lancé Jordan Bardella. Un "bout de chemin ensemble" que le patron du RN appelait, il y a quelques jours encor, un "accord de gouvernement".

Dans l'hypothèse d'une nouvelle dissolution, que l'extrême droite juge inéluctable, Marine Le Pen et Jordan Bardella n'excluent plus une alliance avec des élus de droite.

Mais pas tous et pas à n'importe quelles conditions, tempère la patronne des députés du RN. "Il ne s'agit pas d'obtenir l'aval des LR macronisés. Cet accord, nous ne pourrons évidemment pas le faire avec eux. Donc oui, il faudra le faire si, encore une fois, le nombre de députés qui manque pour atteindre la majorité absolue permet de rendre efficace cette démarche", a-t-elle indiqué.

En clair : le Rassemblement national qui veut garder la main, n'accepterait une alliance avec la droite que pour atteindre la majorité absolue, en cas de dissolution. Commentaire d'un cadre du parti : "On veut simplement montrer que s'il nous manque quelques sièges pour aller à Matignon, on ne refusera pas l'obstacle."

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