Vote de confiance : "Je souhaite des élections présidentielles anticipées", déclare le député de la Somme, François Ruffin

François Ruffin est prêt à soutenir une présidentielle anticipée, "quitte à ce qu'Emmanuel Macron se présente à nouveau devant les électeurs", dit-il sur ICI Picardie.

franceinfo, avec ICI Picardie

Radio France

Publié le 08/09/2025 08:50

Temps de lecture : 3min

François Ruffin, député de la Somme, à Long, dans la Somme, le 23 mai 2025. (FRED HASLIN / MAXPPP)

"Je souhaite des élections présidentielles anticipées", déclare le député de la première circonscription de la Somme (Debout!), François Ruffin, lundi 8 septembre, sur ICI Picardie (ex-France Bleu). L'ex-élu LFI veut "qu'on se donne six mois pour réfléchir à quelle nouvelle orientation on prend dans notre pays".

"C'est lui qui a décidé de mettre sa tête sur le billot"

En attendant, François Ruffin ne votera pas la confiance au gouvernement Bayrou, lundi : "C'est de l'ordre de la péripétie politique. C’est lui qui a décidé de mettre sa tête sur le billot. Il ne peut pas, derrière, réclamer pitié".

Pour le député picard, le sujet de fond, c'est "qui doit payer la facture ?". "Depuis cinq années, Emmanuel Macron a baissé les impôts comme jamais, notamment pour les grandes fortunes et pour les grandes entreprises, explique-t-il. Ça crée un déficit public qui est abyssal. Ça crée aussi une injustice fiscale puisque vous avez aujourd'hui le boucher du coin qui paye plus d'impôts qu'Amazon, vous avez le milliardaire qui paye moins d'impôts que sa secrétaire".

"On est sortis en tête des résultats l'année dernière"

Pour lui, "ceux qui doivent payer, ce sont ceux qui ont le plus engrangé en 30 ans : les 500 [plus grandes] fortunes françaises. En 30 ans, elles ont vu leur patrimoine multiplié par quatorze pendant que le SMIC n'a pas doublé". François Ruffin réclame la réinstauration d'un impôt de solidarité sur la fortune ainsi qu'une "taxe sur les grandes transmissions" et "un impôt sur les dividendes".

Le député espère donc un nouveau gouvernement plus à gauche, même si "la gauche n'a pas la majorité à l'Assemblée nationale. On est sortis en tête des résultats l'année dernière, ça ne veut pas dire que c'était mirobolant. Je n'ai jamais considéré que c'était une victoire, mais enfin, ça n'a pas été essayé", confie-t-il. Face à la politique d'Emmanuel Macron, "injuste et inefficace", il appelle à un changement de politique : "Il [Emmanuel Macron] doit dire à son bloc central 'Laissez passer, laissez essayer autre chose'", plaide François Ruffin.