Budget 2026 : le bloc central, un bloc fragile derrière François Bayrou

Depuis la présentation de son plan d'économies mardi, le Premier ministre fait face à de vives critiques, y compris dans son propre camp.

Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre François Bayrou, le 16 juillet 2025 à Paris. (MOHAMMED BADRA / EPA via MAXPPP)
Le Premier ministre François Bayrou, le 16 juillet 2025 à Paris. (MOHAMMED BADRA / EPA via MAXPPP)

Les critiques sont vives dans l'opposition après la présentation, mardi 15 juillet, des pistes pour le budget 2026. La gauche et le Rassemblement national menacent déjà de censurer le gouvernement. Mais qu'en est-il des alliés de François Bayrou ? Font-ils bloc derrière le Premier ministre ? L'un de ses prédécesseurs à Matignon sort le bazooka.

La journée avait pourtant pas trop mal commencé pour François Bayrou, avec une conférence de presse mercredi matin plutôt bienveillante de Laurent Wauquiez. Le patron des députés LR ne menace pas le gouvernement de censure, au contraire. Ce plan a "le mérite de chercher des solutions", mais il doit être "corrigé et amélioré", estime Laurent Wauquiez, qu'on a connu plus offensif.

Les propos durs d'Edouard Philippe

Mais trois heures plus tard, Edouard Philippe se lâche chez nos confrères du Parisien. "Quasiment rien dans ce que François Bayrou propose ne règle le problème", juge l'ancien Premier ministre, selon qui il ne s'agit que d'un "plan d'urgence", qui "ne propose pas de réelle transformation". "Aucune réforme structurelle des politiques publiques qui ne fonctionnent plus", pointe le patron d'Horizons, qui refuse de dire si ses députés voteront le budget à l'automne. "Ça m'a tellement énervé, que je n'ai pas lu l'article jusqu'au bout !" , commente un proche de François Bayrou.

L'expression est bien connue : "Quand on a des amis comme ça, on n'a pas besoin d'ennemis".

Du scepticisme chez les députés macronistes

D'autant qu'Edouard Philippe n'est pas le seul dans le bloc central à tirer ses flèches sur le plan du Premier ministre. Il y a du scepticisme du côté des députés macronistes au sujet de la suppression de ces deux jours fériés, il y en a aussi dans les rangs des Républicains. Le député Aurélien Pradié, frondeur habituel de la droite, donne de la voix sur le réseau social X, disant percevoir dans les annonces de François Bayrou "de la facilité et de la lâcheté". "Le rabotage et le matraquage n'ont rien à voir avec le courage politique. Se satisfaire du mauvais, c’est abdiquer", écrit Aurélien Pradié, qui s'adresse autant au gouvernement qu'à sa propre famille politique.

Alors le bloc central existe-t-il encore ? Dans l'entourage de François Bayrou, la question n'est plus taboue du tout. Face à ces critiques, un conseiller n'y va pas par quatre chemins : "Il y a un truc qu'il faut comprendre dans la psychologie des élus, ils n'en ont rien à faire de l'intérêt général. Seul leur propre destin compte... Et 2027 approche !"

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