Emmanuel Macron, "l'obligé" du président ? La polémique en quatre actes
Le ministre de l'Economie dénonce vendredi le comportement de ceux qui cherchent à mettre en cause sa loyauté pour affaiblir François Hollande.
Emmanuel Macron, l'homme trop pressé ? Porté par des sondages flatteurs, le ministre de l'Economie multiplie les initiatives médiatiques et alimente les interrogations sur ses intentions pour 2017, malgré le rappel à l'ordre de François Hollande lors de son intervention dans l'émission "Dialogues citoyens".
Jeudi 21 avril, une semaine plus tard, c'est une petite phrase extraite d'une interview au groupe Ebra qui crée la polémique. Le ministre de l'Economie assure sa loyauté envers le chef de l'Etat, mais précise qu'un président ne nomme pas un ministre pour en faire "son obligé".
1Hollande cherche Macron lors d'une visite
Jeudi, les deux hommes se déplacent à Chartres (Eure-et-Loire) dans un laboratoire pharmaceutique afin d'illustrer le nouveau credo de l'Élysée, "la France va mieux". Au cours de la visite, le ministre de l'Economie ne se presse pas pour apparaître sur la photo au côté du président. "Emmanuel n'est pas là", s'agace même François Hollande. Hors du cadre de la photo, le ministre assure avoir été freiné par "une barrière humaine", formée par des salariés pressés de faire un selfie avec le chef de l'Etat, décrit BFMTV.
Il est à droite RT @BFMTV VIDEO. Hollande cherche son ministre Macron https://t.co/2YCtVFANjj pic.twitter.com/R5xJxDym8n
— m(。_。)m (@__Yusaku) 22 avril 2016
Du bout des lèvres, Emmanuel Macron répète à la presse être "très heureux d'être là" et avoir "toujours" joué collectif, comme l'avait d'ailleurs conseillé le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian dans la matinée sur France Info. "La seule remarque que je pourrais faire, parce que je suis presque le doyen de ce Conseil des ministres, c'est que la vie politique, c'est un peu comme au football : il faut jouer collectif sinon on ne gagne pas", avait-il dit.
2Le ministre se défend d'être "l'obligé" du président
Dans la soirée, le ministre semble pourtant décidé à jouer sa propre partition. Dans une interview donnée au groupe Ebra (qui regroupe Le Dauphiné libéré, Le Progrès, L'Est républicain, Le Journal de Saône-et-Loire), le ministre de l'Economie revient sur son indépendance politique envers le président François Hollande.
"J’ai une loyauté personnelle envers François Hollande. Je lui dois de m’avoir fait confiance et de m’avoir nommé au gouvernement, déclare-t-il, cité par Le Dauphiné. En même temps, lorsqu’un président nomme quelqu’un ministre, il le fait parce qu’il pense que c’est bon pour son pays, pas pour en faire son obligé."
3Des socialistes taclent Macron
Immédiatement, la phrase fait réagir des membres du gouvernement et de l'Elysée. "Il va devoir s'expliquer", estime devant des journalistes le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. Vendredi, le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault appelle son collègue "à se concentrer sur l'essentiel" et rappelle le besoin "d'unité dans l'action".
L'ancien ministre de la Culture Jack Lang a lui indiqué ne pas comprendre "le comportement archi-individualiste et ultra personnel" du ministre et l'enjoint à s'excuser. "Au point où on en est, le monarque et son obligé devraient penser à la France et aux Français", s'est indigné le député PS des Hautes-Pyrénées Jean Glavany sur RTL.
Mercredi, le Premier ministre Manuel Valls était déjà monté au créneau, en balayant le débat sur l'ISF lancé par Emmanuel Macron, lui demandant comme à "chaque ministre (...) d'être attelé à sa fonction, à sa mission".
4Macron évoque une phrase "sortie de son contexte"
Face à l'emballement suscité par sa phrase, Emmanuel Macron indique vendredi que la phrase a été "sortie de son contexte" et réaffirme sa "loyauté personnelle" et son "respect" envers le président de la République.
"Certains et certaines voudraient utiliser le moindre mot, la moindre initiative pour fragiliser le président de la République. Ça m'est insupportable et je considère que notre pays n'a pas besoin de cela", se défend-il depuis Varsovie (Pologne). "Qu'on commente, qu'on observe, mais de grâce, qu'on n'affaiblisse pas le président de la République, qu'on ne m'utilise pas pour l'attaquer, c'est indigne."
Le ministre de l'Economie a également balayé les critiques sur son désengagement supposé de ses tâches à Bercy. "Je suis comme membre du gouvernement en plein soutien et dans la mission que François Hollande m'a confiée et je continuerai à le faire", assure-t-il.
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