Emmanuel Macron giflé : "Au contact de la population, il y a toujours une part de risque", résume un ancien chef de la sécurité
Contrairement aux autres pays, en France, "le président fait ce qu'il veut" et les services de sécurité doivent s'adapter, explique un ex-commandant fonctionnel du service de la protection. Ils peuvent "déconseiller" un déplacement "mais c'est à la personnalité de décider".
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"Les hommes politiques souhaitent être de plus en plus au contact de la population donc il y a toujours une part de risque", a expliqué mercredi 9 juin sur franceinfo Pascal Bitot-Panelli, ex-commandant fonctionnel du service de la protection et organisateur de déplacements présidentiels de 1994 à 2014. Il réagissait à la gifle qui a visé Emmanuel Macron lors de son déplacement à Tain-l'Hermitage dans la Drôme. "La tradition présidentielle française c'est que le président fait ce qu'il veut", a-t-il poursuivi. Toutefois, selon cet ancien chef de la sécurité de plusieurs personnalités, dont Christiane Taubira, les services de protection peuvent déconseiller certain déplacement "quand ça peut mal tourner".
franceinfo : Quelle est la règle pour protéger le président ?
Pascal Bitot-Panelli : Dans ces métiers, on est toujours confronté à ce type de situation. On sait que dès lors qu'on se lance dans des déplacements à connotation électorale, les hommes politiques souhaitent être de plus en plus au contact de la population donc il y a toujours une part de risque. La règle c'est l'adaptation, au-delà du haut niveau professionnel des gens qui sont à la sécurité et qui sont très entraînés. On doit être en permanence dans la réactivité. Là le président sort ex abrupto de son véhicule pour aller au contact des gens qui semblent être des sympathisants et le dispositif doit être là, suivre tout de suite, dans une position de protection très rapprochée, où qu'il soit, quoi qu'il fasse. C'est la règle.
Y a-t-il des gardes du corps en civil, dans la foule, pour repérer d'éventuels comportements suspects ?
Il y a énormément de personnels, multiformes. Des gardes du corps du GSPR [le Groupe de sécurité de la présidence de la République] à la sécurité publique.
"Sur les déplacements, derrière le barriérage et dans le public, il y a la présence de policiers en tenue ou en civil qui font de l'inspection, du filtrage, du renseignement et éventuellement de l'intervention."
Pascal Bitot-Panelli, ex-commandant fonctionnel du service de la protection et organisateur de déplacements présidentielsà franceinfo
La personne qui a giflé Emmanuel Macron a été fouillée pour vérifier qu'elle n'était pas armée ?
Logiquement, oui, je le pense. Mais je n'ai pas tous les tenants et aboutissants de ce déplacement. Là, le président a décidé de lui-même d'aller au contact de ces gens sur cette zone. La tradition présidentielle française, contrairement à d'autres pays comme les États-Unis, la Russie ou encore Israël, c'est que le président fait ce qu'il veut. Cela amène des risques multiformes, des besoins d'adaptation et la nécessité d'être beaucoup plus performant. Le GSPR est autour du président français, c'est à lui de s'adapter et de faire face quel que soit le moment et les décisions du président.
Vous avez assuré, pendant votre carrière, la sécurité de plusieurs personnalités politiques dont Christiane Taubira au moment du mariage pour tous, est-ce qu'il vous est arrivé de lui déconseiller certain déplacement ?
Le chef de la sécurité d'un groupe doit être proche de sa personnalité, il doit absolument faire le point avec elle. Il doit lui parler, lui faire des recommandations et avoir un rôle de conseil et d'expert. Sans rentrer dans les détails, puisqu'il y a eu des décisions de prises qui à l'époque étaient très clivantes, j'ai dû renforcer mon groupe. Il m'arrivait fréquemment de lui donner des conseils de sécurité ou de lui dire 'Madame, sur ce type de déplacement, mes hommes seront très près de vous'. Ça peut arriver également de déconseiller quand on sent qu'un déplacement peut mal tourner mais c'est à la personnalité de décider.
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