Avec Macron, "on parle du fond" : un ex-candidat FN du Loir-et-Cher explique pourquoi il rejoint En marche !
Après avoir milité pour le Front national pendant trois ans et s'être présenté aux élections départementales et régionales, Jean Bernard vient de rejoindre En marche !. Il explique sa démarche à franceinfo.
/2021/12/14/61b8b998a8082_robin-prudent.png)
/2017/02/23/php8meB18_1.jpg)
De Marine Le Pen à Emmanuel Macron, il n'y a qu'un (grand) pas ? Jean Bernard, 56 ans, n'a pas peur de faire le grand écart en politique. Après avoir milité pour le Front national pendant trois ans et s'être présenté aux élections départementales et régionales sous la bannière du FN, ce responsable d'agence immobilière vient de rejoindre le comité En marche ! du Loir-et-Cher, à la fin janvier. Un choix déroutant pour certains de ses nouveaux camarades.
Je ne regrette rien ! La repentance n'est pas dans mon état d'esprit.
Jean Bernardà franceinfo
L'histoire militante de cette figure locale de Salbris, commune d'un peu plus de 5 000 habitants, commence en 2013. "J'ai toujours eu des idées de droite, style RPR, mais je ne me reconnaissais plus en Nicolas Sarkozy, explique Jean Bernard. En 2013, j'ai donc choisi de rejoindre le Front national, par défaut, parce qu'il n'y avait aucune autre formation dans laquelle je pouvais exprimer mon mécontentement." Le commerçant précise qu'il adhère alors au FN "de Marine le Pen, pas celui de Jean-Marie Le Pen". La différence est de taille pour lui : ce sont les déclarations de la patronne du parti d'extrême droite sur le pouvoir d'achat qui l'ont séduit, affirme-t-il.
Deux fois candidat avec le Front national
Jean Bernard milite et se présente pour les élections départementales dans le canton de la Sologne, en 2015. Il obtient 24% des voix au second tour, lors d'une triangulaire. Quelques mois après, il est placé cinquième de la liste frontiste pour les régionales, mais n'est pas élu. Peu à peu, des désaccords se forment aussi avec le Front national. "Le FN est sous l'influence de l'ultra-gauche, dénonce-t-il. Ils promettent la retraite à 60 ans alors que c'est impossible."
Moi, je trouvais la loi Macron très bien, alors que le FN la critiquait. J'avais un peu l'impression d'être chez Jean-Luc Mélenchon.
Jean Bernard, ancien militant FNà franceinfo
Le militant n'est pas non plus choisi pour être le candidat du Front national aux élections législatives de 2017. Il décide alors de claquer la porte du parti en octobre 2016. Pas question pour autant de rejoindre Les Républicains. La personnalité de Nicolas Sarkozy ne colle pas avec sa vision de la politique et le "parachutage" de l'ancien porte-parole de sa campagne de 2012, Guillaume Peltier, dans sa région lui déplaît.
"J'ai été séduit aussi par son discours 'ni gauche, ni droite'"
Entre-temps, Emmanuel Macron est passé par le ministère de l'Economie et a fondé son mouvement, En marche !. "Avec d'autres petits artisans et commerçants, nous regardions de plus en plus près ses propositions, explique Jean Bernard. J'ai été séduit aussi par son discours 'ni gauche, ni droite'." En janvier 2017, il s'inscrit sur le site du mouvement et commence à militer pour l'ancien banquier d'affaires. Du côté du Front national, ce virage agace. "Le mouvement attrape-tout d'Emmanuel Macron se transforme, jour après jour, en voiture-balai du système", réagit le parti dans La Nouvelle République.
Jean Bernard, lui, reste droit dans ses bottes. "Je ne suis pas d'accord avec 100% des idées de Macron, mais j'ai écrit les plus et les moins sur une feuille. Et il y avait davantage de points positifs pour En marche !", explique-t-il. Parmi ce qui lui déplaît chez Emmanuel Macron, ses propos sur la colonisation, que le patron d'En marche ! considère comme un "crime contre l'humanité". "Mais je n'étais pas le seul à trouver que c'était une erreur", lance-t-il.
Des militants d'En marche ! demandent des explications
Son arrivée surprend une partie des sympathisants d'Emmanuel Macron, "mais je pense qu'une majorité a compris ma démarche", affirme Jean Bernard. Pas si sûr, à en croire Christine Jagueneau, référente En marche ! du Loir-et-Cher. Contactée par franceinfo, cette dernière affirme que l'ancien militant du FN "n'aura aucune responsabilité" dans la parti pour le moment. Il n'y aura pas, non plus, de comité local à Salbris, comme Jean Bernard le souhaite. La raison ? Certains militants auraient demandé des explications après l'arrivée de ce personnage connu localement pour son ancien engagement politique.
Jean Bernard sera un adhérent lambda. Il est beaucoup trop tôt pour qu'il ai des responsabilités.
Christine Jagueneau, référente En marche ! Loir-et-Cherà franceinfo
Autant dire que le souhait de Jean Bernard d'obtenir une investiture aux élections législatives semble encore loin d'être accordé. Pas de quoi arrêter le nouveau militant d'En marche ! "Ce que j'apprécie, c'est que l'on parle du fond, explique-t-il. Les choix ne se font pas à la roulette russe comme au Front national." Cette fois, il compte bien rester plus longtemps dans ce parti. S'il avait intégré le FN "par défaut", c'est "par conviction" qu'il s'engage dans le mouvement d'Emmanuel Macron.
À regarder
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
"Avec Arco, on rit, on pleure..."
-
Wemby est de retour (et il a grandi)
-
Arnaque aux placements : la bonne affaire était trop belle
-
Une tornade près de Paris, comment c'est possible ?
-
La taxe Zucman exclue du prochain budget
-
Un ancien président en prison, une première
-
Normes : à quand la simplification ?
-
La Terre devient de plus en plus sombre
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
Louis Aliot, vice-président du RN, et les "deux sortes de LR"
-
Nicolas Sarkozy incarcéré à la prison de la Santé
-
Décès d'une femme : les ratés du Samu ?
-
Louvre : cambriolages en série
-
Grues effondrées : tornade meurtrière dans le Val d'Oise
-
De nombreux sites paralysés à cause d'une panne d'Amazon
-
Hong Kong : un avion cargo quitte la piste
-
Quand Red Bull fait sa pub dans les amphis
-
Ces agriculteurs américains qui paient au prix fort la politique de Trump
-
ChatGPT, nouveau supermarché ?
-
Eléphants : des safaris de plus en plus risqués
-
Concours de vitesse : à 293 km/h sur le périphérique
-
Églises cambriolées : que deviennent les objets volés ?
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter