Affaire Benalla : "Où est la moralisation de la vie publique ?"
Pour Julien Sanchez, maire de Beaucaire et porte-parole du Rassemblement national (ex-FN), l'affaire Benalla montre qu'Emmanuel Macron ne fait pas mieux que ses prédécesseurs sur le plan de la moralisation de la vie publique.
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"M. Macron s'est fait élire et a mis son mandat, dès le début, sous le signe de la moralisation de la vie publique", assène Julien Sanchez, porte-parole du Rassemblement national et maire de Beaucaire (Gard), invité de franceinfo vendredi 27 juillet. "Tout ça, c'est du vent", ajoute-t-il, alors qu'hier toutes les oppositions ont claqué la porte de la Commission d'enquête, jugeant sa présidente trop proche de l'Élysée. L'affaire prend une nouvelle dimension politique avec le dépôt d'une mention de censure de la droite, alors qu'une motion de gauche est en préparation.
franceinfo : Les députés du Rassemblement national voteront-ils la motion de censure des Républicains ?
Julien Sanchez : Bien sûr, les députés du Rassemblement national, Marine Le Pen en tête, voteront cette motion de censure, dans la mesure où il s'agit d'une motion de défiance à l'encontre de l'action gouvernementale. Qu'elle soit déposée par les Insoumis, les socialistes ou les Républicains, c'est le fond qui est important. Le fond, c'est que le gouvernement a pris les Français pour des imbéciles sur ce dossier. Il a essayé de le mettre sous le tapis et parce que des médias ont révélé l'affaire, tout d'un coup il se réveille. M. Macron s'est fait élire et a mis son mandat, dès le début, sous le signe de la moralisation de la vie publique. Où est-elle dans ce dossier ? Qu'en reste-t-il après un an de mandat de M. Macron ? Ce sont des questions qu'on peut légitimement se poser aujourd'hui.
Pourquoi claquer la porte de la Commission d'enquête ?
Elle ne fonctionnait pas. Nous voulions entendre un certain nombre de personnes dont nous estimions qu'elles pouvaient apporter des éclairages sur ce dossier et la présidente de la Commission, qui appartient à La République en marche, a refusé d'entendre les personnes que nous souhaitions voir entendues et ça, c'est un dysfonctionnement dans le cadre d'une commission censée faire la lumière sur des dysfonctionnements.
Si l'on écoute Emmanuel Macron, il n'y a pas d'affaire, mais un emballement médiatique qui n'intéresse pas les Français. Que constatez-vous dans les rues de Beaucaire ?
Il y a beaucoup d'autres préoccupations. C'est sûr que l'immigration massive qui déferle sur la France et essaie de nous imposer ses coutumes, ça c'est une préoccupation fondamentale. Le chômage qui augmente est une préoccupation. Mais je parlais de l'affaire Benalla, hier soir, avec beaucoup de gens, parce que nous avons des festivités en ce moment à Beaucaire. Ils me disent que c'est choquant. Avoir un brassard de police et usurper des fonctions, ce n'est pas normal ni admissible. Est-ce que, parce qu'on appartient à la majorité, on peut frapper des gens au sol ? En vertu de quoi on a une impunité ? Et surtout, on nous a parlé de sanction. Je crois que n'importe quel fonctionnaire en France sait qu'en cas de suspension, le traitement, le salaire est suspendu aussi et là, bizarrement, ça n'a pas été le cas. On se demande ce qu'il est advenu de cette sanction qui n'a pas été exécutée.
Que va-t-il rester de cette affaire ?
Les méthodes de M. Macron, qui parlait de moralisation de la vie publique et qui, au final, ne fait pas beaucoup mieux que François Hollande ou d'autres présidents de la République. Tout ça, c'est du vent. Et puis aussi le fait que M. Macron refuse de s'exprimer devant les Français, puisqu'il n'a pas fait de déclaration solennelle, tout juste a-t-il parlé devant les députés de sa majorité. Pourquoi n'a-t-il pas parlé devant tous les députés ? Pourquoi seulement ceux de son parti politique ? Parce qu'il n'y avait pas de contradicteur. Le président de la République est complètement inaccessible, dans sa tour d'ivoire. C'est ça qu'on gardera en mémoire.
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