Des cris de poule dans l'hémicycle : un député UMP sanctionné
Les députées femmes de la majorité sont arrivées volontairement en retard à l'Assemblée, ce mercredi après-midi, pour réagir aux moqueries subies par la députée écologiste Véronique Massoneau. En réaction, les députés UMP ont quitté l'Hémicycle. Deux évènements qui ont fait monter la température à l'Assemblée. Le député UMP Philippe Le Ray, auteur de l'acte sexiste, a finalement été sanctionné à l'unanimité. Récit en cinq actes.
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Prélude : les moqueries de la nuit
Une fois n'est pas coutume, les esprits se sont échauffés, ce mercredi après-midi, à l'Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement. Mais le sujet de discorde était bien loin la politique du gouvernement, puisqu'il s'agissait encore de l'incident survenu dans la nuit de mardi à mercredi dans cette même Assemblée.
Tout a commencé au coeur de la nuit, lorsqu'un député UMP s'est mis à imiter la poule pendant l'intervention d'une de ses collègues écologistes, durant le débat sur les retraites. Véronique Massonneau, la députée en question, s'était alors stoppée net dans son discours. "Arrêtez, quoi ! je ne suis pas une poule, hein ! C'est bon ! ", s'était elle agacée.
Acte I : Philippe Le Ray s'excuse
Un geste sexiste pour lequel Philippe Le Ray s'est excusé, ce mercredi matin. "C'est trop facile ", a rétorqué Véronique Massoneau, qui a entre temps bénéficié du soutien de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droit des femmes.
"On ne peut que regretter que certains aient du mal à conserver une attitude conforme à leur fonction après des dîners manifestement bien arrosés" (La ministre des Droits des femmes)
Acte II : les députées socialistes refusent d'entrer
Tout d'abord, les députées de la majorité ont voulu exprimer leur soutien à Véronique Massoneau et ainsi protester contre l'insulte sexiste qu'elle avait subie la veille. Elles sont donc arrivées volontairement en retard, laissant l'hémicycle quasiment vide de visages féminins.
Acte III : les députés UMP quittent l'hémicycle
A la suite de l'arrivée volontairement en retard des élues de gauche, sous les applaudissements de leurs homologues masculins de la majorité, les élus de droite ont eux brièvement quitté l'hémicycle.
Acte IV : Jacob et Bartolone se renvoient la balle
Par la suite, à chaque pris de parole dans l'Hémicycle, un petit mot était lancé à l'égard de cet évènement.
Christian Jacob, président du groupe UMP, n'a pas tardé à lui répondre.Tout en reconnaissant "un incident cette nuit tout à fait regrettable ", Christian Jacob s'en est vivement pris au président de l'Assemblée qu'il a accusé d'être "caution " d'une "mascarade " et d'une "théâtralisation ". Il a ainsi refusé de présenter les excuses du groupe UMP, dont est originaire le député : "Il y a trois millions de chômeurs en France. Est-il normal de convoquer une session particulière sur ce sujet ? ", a-t-il demandé.
Claude Bartolone lui a automatiquement répondu : "M. Jacob, s'il y a bien des sujets qui doivent rassembler, l'égalité homme/femme en est un ". Entre temps, Noël Mamère avait lui caractérisé le départ des députés UMP comme une "fuite de l'opposition ". Les questions au gouvernement ont finalement pu reprendre leur cours, mais toujours dans l'agitation générale.
Epilogue : le fautif sanctionné à l'unanimité
Claude Bartolone, le président de l'Assemblée, avait annoncé que se tiendrait une conférence des présidents de groupe à 16h15 pour en discuter de l'événement. Verdict : le député UMP Philippe Le Ray, coupable d'avoir caqueté, a été sanctionné mercredi à l'unanimité par la conférence des présidents de l'Assemblée.
Le député recevra un rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal. Il sera donc privé d'un quart de son indemnité parlementaire pendant un mois, ont précisé le président de groupe UMP, Christian Jacob, et l'UDI, Philippe Vigier.
Une sanction notable, puisque relativement rare : c'est la première fois dans cette législature. Dans les précédentes législatures, c'était déjà arrivé, notamment à Noël Mamère. Le député écologiste avait reçu la même sanction en 2009, alors qu'il s'était fendu d'un bras d'honneur aux députés de la majorité, après l'intrusion d'une dizaine de militants de Greenpeace dans l'hémicycle.
En 2011, Henri Emmanuelli et son doigt d'honneur s'en étaient sortis sans privation d'indemnité parlementaire, comme les deux députés qui en étaient venus aux mains, en avril, pendant les débats autour du mariage pour tous.
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