Arnaud Montebourg a été condamné pour avoir injurié les anciens dirigeants de SeaFrance
Le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, a été condamné mercredi 23 mai pour avoir publiquement injurié en 2011 les anciens membres de la direction de SeaFrance, les traitant "d'escrocs" et de "patrons voyous".
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Le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, a été condamné mercredi 23 mai pour avoir publiquement injurié en 2011 les anciens membres de la direction de SeaFrance, les traitant "d'escrocs" et de "patrons voyous".
Le Tribunal de grande instance de Paris a rendu son jugement mercredi. Arnaud Montebourg devra verser un euro de dommages et intérêts à Pierre Fa, Katherine Burro-Fleta, Jean-Claude Dechappe, Jean-Luc Drugeon et Vincent Launay, les anciens membres de la direction de SeaFrance, une compagnie de ferries, pour les avoir insultés.
A l'époque en campagne pour la primaire socialiste, le ministre les avait traités d'"escrocs", dans les locaux du Syndicat maritime Nord, lors d'un déplacement à Calais, en septembre dernier.
"On parle souvent de patrons voyous, là il s'agit d'une entreprise publique, c'est curieux... On ne fera pas de miracle, mais on peut dire à la SNCF que s'ils sont des incapables et qu'ils ont mis des escrocs à la tête de SeaFrance, ils vont l'aider à se relever", avait déclaré l'ancien député, dont les propos avaient été repris dans La Voix du Nord du 27 septembre.
Le terme "escrocs", "incontestablement outrageant"
Se sentant offensés, le patron de SeaFrance, Pierre Fa, et les quatre autres membres du directoire avaient assigné l'élu socialiste pour injure. Mercredi, la 17e chambre civile a déclaré irrecevable l'action engagée par SeaFrance, mais retenue celle menée par les cinq anciens dirigeants.
Elle n'a pas retenu dans l'injure les termes d'"incapables" et de "patrons voyous", en revanche, elle a jugé que le terme "escrocs" était "incontestablement outrageant".
La liquidation définitive de SeaFrance, la dernière compagnie française à relier Calais et Douvres, a été prononcée le 9 janvier après plusieurs semaines d'incertitude sur son avenir.
Démissionnera ? Démissionnera pas ?
La nouvelle a immédiatement provoqué de nombreuses réactions à droite, notamment sur Twitter. , l'ancienne ministre de l'apprentissage, a ainsi demandé la "démission immédiate" de M. Montebourg, "au nom du principe érigé par Hollande".
Je demande la démission immédiate deMontebourg qui vient d'être condamné par la justice au nom du principe érigé par Hollande
— Nadine Morano (@nadine__morano) Mai 23, 2012
Même son de cloche du côté du député radical Yves Jégo .
Pourquoi#Hollande a t il dit dans le Jdd qu'il ne serait jamais entouré de personnes condamnés ? #fairecequelondit
— Yves Jégo (@yvesjego) Mai 23, 2012
Tous deux font allusion aux propos tenus par le président de la République, François Hollande, avant son élection, dans un entretien au Journal du dimanche du 15 avril : "Je n'aurai pas autour de moi à l'Elysée des personnes jugées et condamnées."
Pas d'exclusion
Interrogé sur le sujet, M. Hollande, qui s'exprimait à l'Elysée aux côtés du chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, a ignoré la question.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a lui estimé mercredi que la condamnation d'Arnaud Montebourg n'était pas de nature à lui faire quitter ses nouvelles fonctions.
"Toute condamnation qui disqualifierait un responsable politique pour des actes contraires aux valeurs de la République conduirait à l'exclure du gouvernement", a-t-il affirmé dans un communiqué, ajoutant : "Aucun membre du gouvernement n'est aujourd'hui dans ce cas de figure".
Selon BFM TV, le ministre du redressement productif va faire appel de sa condamnation. Une information démentie par le service communication de M. Montebourg qui a indiqué à l'AFP qu'il n'avait pas encore décidé si le ministre ferait ou non appel.
Ce n'est pas la première fois qu'un ministre en exercice est condamné : l'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux (UMP) était resté en fonction en dépit d'une condamnation pour atteinte à la présomption d'innocence et d'une autre pour injure raciale, suivie d'une relaxe en appel.
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