Alexis Corbière : "Le 8 septembre au soir, il n'y a plus de Bayrou"
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Mercredi 27 août, Alexis Corbière était l'invité de "Autrement dit" sur franceinfo. L'ex-député LFI s'est exprimé sur la situation économique du pays, le vote de confiance demandé par François Bayrou le 8 septembre prochain, ainsi que sur la position d'Emmanuel Macron.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Gilles Bornstein : L'actualité du jour, ce sont les universités d'été du Medef. Patrick Martin (président du Medef), vous a accusé, vous, les partis de gauche. D'une certaine manière, n'a-t-il pas un peu raison de dire que le dialogue social en France, que le consensus en France, c'est compliqué ?
Alexis Corbière : Il fait du Trump. Il tape très fort et il explique que dans ce pays on veut "l'égorger" pour que la discussion ne puisse pas avoir lieu. On connaît ce discours-là, que les entreprises seraient, dans ce pays, prises à la gorge. On va donner des chiffres simples. En 2017, quand Macron est arrivé, les 500 plus grandes fortunes de France représentaient 21% du PIB. Aujourd'hui, on est à 40% du PIB. Donc quand on dit "les entreprises", pour moi, ça ne veut rien dire. Je connais des petits entrepreneurs qu'il faut les aider. Par contre, on a des grands groupes qui ont accumulé des richesses, qui les reversent sous forme de dividendes, qui ont eu des aides fiscales. Ça a même creusé les déficits de l'État. Qu'est-ce qu'il veut, M. Martin ? Il veut qu'il n'y ait aucune fiscalité qui puisse rendre les choses plus justes ? Il pense que les plus riches de ce pays ne doivent pas participer davantage ? Donc, il est irresponsable. C'est un homme qui gratte une allumette supplémentaire, mais il n'est pas le seul, autour d'un pays qui est un baril de poudre. Et le message, j'ai envie de dire que ce n'est même pas patriotique, c'est de dire : "Nous, on ne bougera pas". Et c'est de dire aux plus modestes de, pourquoi pas, payer plus les médicaments, de travailler deux jours fériés supplémentaires, etc.
Camille Girerd : Ce que dit aussi Patrick Martin, c'est que l'instabilité politique et les gouvernements qui potentiellement se succèdent ne donnent pas de visibilité aux entreprises, que ce soit les entreprises du CAC 40 ou les plus petites entreprises, et que ça, c'est une difficulté à la fois pour les patrons, mais aussi pour les Français, pour les salariés. Ce constat-là, vous le partagez ?
Oui, la faute à qui ? Emmanuel Macron. L'instabilité, c'est Macron. Le chaos, c'est Macron. L'irresponsable, c'est Macron. Revenons à 2022. Emmanuel Macron est élu au second tour dans un rejet de Mme Le Pen. Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, le camp présidentiel, malgré le calendrier qui lui est favorable, est minoritaire à l'Assemblée. Qu'est-ce qu'ils font ? Ils brutalisent le pays en imposant une réforme des retraites par 49.3, contre l'avis de 70% de la population et de l'unanimité des organisations syndicales. Alors, après que les gens ne viennent pas dire qu'il y a un problème de dialogue social dans ce pays.
Gilles Bornstein : Est-ce qu’Emmanuel Macron doit partir ?
Pourquoi pas ? D'un certain point de vue, il est un élément du problème. Mais je ne peux pas être dans une supplication. S'il s'en va, s'il y a une demande de destitution, je l'ai déjà votée, ce n'est pas le sujet. Par contre, je ne suis pas en culotte courte en train de supplier le président de la République et de lui dire de partir. Je pense que la psychologie du bonhomme fait qu'il va tout faire pour rester. En attendant, je vais faire un énorme pari : le 8 au soir, il n'y a plus de Bayrou, je pense. Le gouvernement tombe, sauf surprise.
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