Au procès des soupçons de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy, un enregistrement audio se retrouve au cœur des débats

L'avocat de l'ex-président affirme avoir reçu un document dans lequel deux hommes qui semblent être Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi discutent. Il réclame une expertise afin de l'authentifier puis de le diffuser.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2min
L'ex-président de la République Nicolas Sarkozy au palais de justice de Paris, le 20 janvier 2025, lors du procès des soupçons de financement libyen de sa première campagne présidentielle. (BERTRAND GUAY / AFP)
L'ex-président de la République Nicolas Sarkozy au palais de justice de Paris, le 20 janvier 2025, lors du procès des soupçons de financement libyen de sa première campagne présidentielle. (BERTRAND GUAY / AFP)

La défense de Nicolas Sarkozy a demandé au tribunal, lundi 17 février, qu'une expertise soit ordonnée afin d'authentifier un enregistrement reçu d'un émissaire anonyme, qui est, selon elle, celui d'une conversation entre l'ancien président et le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'ex-chef de l'Etat est poursuivi pour des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Entendu au début du procès, il nie avoir reçu le moindre versement.

"Il y a un mois", la défense "a reçu un courriel" à son cabinet avec cet enregistrement, dans lequel deux hommes qui semblent être Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi parlent, via leurs interprètes, de la place de l'Afrique au sein des Nations unies, a déclaré Christophe Ingrain. L'audio ne mentionne pas de financement, mais pour l'avocat, cela "confirme que Mouammar Kadhafi enregistrait bien ses conversations" et que ces enregistrements "n'ont pas été détruits" pendant la guerre en Libye.

Une décision sur l'expertise mercredi

De ce fait, si les Libyens qui chargent Nicolas Sarkozy n'ont jamais révélé les bandes qu'ils avaient promises, c'est qu'elles n'existent pas car il n'y a pas de "pacte de corruption", a-t-il soutenu. Dans le ton de l'échange, "cela n'a rien à voir avec une conversation entre un créditeur et un débiteur", a-t-il aussi affirmé.

Alors que la présidente du tribunal s'apprêtait à le diffuser à l'audience, le procureur financier Quentin Dandoy s'y est opposé, s'insurgeant de ne pas y avoir eu "accès avant". "On a du mal à comprendre pourquoi hier soir vous n'avez pas communiqué cet enregistrement, on n'est pas dans un théâtre, un cinéma, on ne fait pas des effets comme cela", s'est-il agacé à l'adresse de la défense, appelant au "respect du principe du contradictoire" qui est un "principe cardinal du procès pénal".

Après une courte suspension, le tribunal a demandé à l'avocat de Nicolas Sarkozy de transmettre l'enregistrement au parquet financier et aux parties civiles mardi matin sur des clés USB. Mercredi, le tribunal doit entendre toutes les parties sur la question de l'expertise et tranchera ensuite.

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