L'affaire Bygmalion peut-elle accélérer le retour de Sarkozy ?
Certains de ses proches veulent le voir prendre les rênes de l'UMP. Mais l'ancien président de la République hésite.
Ses comptes de campagne sont au cœur de l'affaire Bygmalion. Pourtant, ses amis politiques souhaitent son retour. Et tout de suite. L'ancien président Nicolas Sarkozy ne change pas de stratégie. Il laisse ses lieutenants exprimer ses sentiments. C'est Brice Hortefeux qui rapporte que son ami est "très mécontent de voir son nom associé à cette curieuse actualité", mardi 27 mai, sur RTL. Pas un mot sur son retour, mais c'est désormais une question de semaines ou de mois.
"S'il ne ramasse pas la mise, il est cuit"
Pour ses proches, c'est une évidence, Nicolas Sarkozy reste le seul leader de la droite. Une analyse que leur champion partage. "Depuis la guerre pour la présidence du parti, presque plus personne ne trouve grâce à ses yeux, racontait son amie Danièle Giazzi à francetv info, en décembre 2013. Copé, Fillon... Il les dézingue ! Mais alors, il y va comme un boucher !" L'ancien président comptait d'ailleurs sur l'absence de leader à l'UMP et sur la poussée du Front national pour damer la piste, avant son retour au printemps 2015. C'est chose faite.
Par quelle porte reviendra-t-il ? Certains de ses proches veulent le voir reprendre les rênes de l'UMP. Le parti "n'est pas l'objectif, mais la donne peut changer (...) Si la case France passe par la case UMP, il le fera", assure jeudi 29 mai l'un de ses fidèles au Parisien. Certains sarkozystes multiplient les supplications. "Notre famille politique a besoin d'un chef, un leader doit se dégager au congrès. C'est maintenant qu'il doit s'engager !" réclame Nadine Morano, citée par Le Parisien. Le maire de Nice, Christian Estrosi, "estime être bien placé pour lui dire : 'Nicolas, c'est maintenant qu'il faut dire si tu en as envie'", rapporte Le Figaro.
"Si aujourd'hui il ne ramasse pas la mise, il est cuit", glisse un de ses proches, dans Le Figaro. Si l'UMP ne compte plus de leader naturel, elle ne manque pas d'ambitieux, déjà dans la place : François Fillon et Alain Juppé en tête. Le congrès du parti, prévu en octobre, pourrait être le théâtre d'une nouvelle guerre des chefs entre les deux anciens Premiers ministres. Le député de Paris voudra prendre sa revanche sur Jean-François Copé en enfilant le costume du patron. Et le maire de Bordeaux, fondateur de l'UMP, veut prouver qu'il trône sagement au-dessus de la mêlée.
"Prendre le parti est une fausse bonne idée"
Si Nicolas Sarkozy prend la présidence de l'UMP à l'automne, la primaire pour désigner le candidat à la présidentielle de 2017 n'aura pas lieu. Il n'en veut pas. Un tel plan serait perçu comme un coup de force par Xavier Bertrand, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire et toute la jeune garde, qui tient à cet exercice de démocratie interne. En outre, la tenue du congrès en octobre obligerait Nicolas Sarkozy à se prononcer dès le mois de juillet. "Trop tôt", selon Le Figaro.
Et puis, la démission précipitée de Jean-François Copé ne faisait pas partie du plan. "Il devait sauver la France et on lui demande de sauver l'UMP", déplore un proche, qui ne partage pas du tout l'avis des amis de Nicolas Sarkozy, dans Le Figaro. "Beaucoup de gens lui suggèrent de sauter sur tout ce qui bouge, mais prendre le parti, c'est une fausse bonne idée", ajoute-t-il. "Je ne pense pas qu'il ira", tranche le sénateur UMP Roger Karoutchi, dans Le Parisien. Ce soutien de longue date lui demande toutefois de "prendre la parole plus vite que prévu pour nous dire s'il souhaite se représenter en 2017". Comme s'il subsistait le moindre doute.
Une image ternie par les affaires
Surtout, plus qu'un tremplin pour son retour, l'affaire Bygmalion pourrait être un boulet de plus à la cheville de Nicolas Sarkozy. Son nom, ou ceux de ses proches, apparaissent encore dans plusieurs affaires, de manière plus ou moins inquiétante pour l'ancien chef de l'Etat : "Les accusations de financement libyen, les sondages de l’Elysée, l’arbitrage Tapie, le dossier Karachi et les soupçons de trafic d’influence avec un magistrat de la Cour de cassation, les enregistrements de son ex-conseiller Patrick Buisson", égrène Libération. Des dossiers que les sarkozystes ont peut-être oubliés, mais pas la justice.
Tout comme les Français d'ailleurs. Selon une étude de l’Ifop concernant le candidat "le mieux placé" auprès des sympathisants UMP, Nicolas Sarkozy a perdu dix points entre novembre 2013 et mars 2014, pour arriver à 50%. Sur la même période, Alain Juppé, qui reste distancé (23%), en a gagné dix. L'ancien président, en tout cas, hésite toujours.
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