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Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy a été entendu par la police vendredi

L'ancien président a été entendu sous le régime de l'audition libre.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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L'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, le 26 août 2015, à Sao Paulo (Brésil). (MIGUEL SCHINCARIOL / AFP)
L'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, le 26 août 2015, à Sao Paulo (Brésil). (MIGUEL SCHINCARIOL / AFP)

Nicolas Sarkozy a été récemment entendu par les enquêteurs dans le cadre de l'affaire Bygmalion, indique une source judiciaire, lundi 7 septembre. L'ancien président de la République a été entendu sous le régime de l'audition libre. L'audition s'est tenue vendredi, avant le rendez-vous des Républicains de ce week-end à La Baule (Loire-Atlantique).

Revenu à la tête de son parti, devenu Les Républicains (LR), Nicolas Sarkozy a été entendu par les enquêteurs de l'office anticorruption de la police judiciaire (Oclciff), sous le régime de l'audition libre, a déclaré lundi à l'AFP une source judiciaire, confirmant une information du Monde.

Treize personnes mises en examen

Il n'a jusqu'à présent été mis en cause par aucune des treize personnes mises en examen dans ce dossier, anciens responsables de sa campagne, de l'UMP ou de la société de communication Bygmalion. Mais certains de ces protagonistes ont insisté sur le rôle central qu'il avait dans l'animation de sa campagne.

Les enquêteurs soupçonnent la mise en place d'un système de fausses factures, reconnu par les responsables de Bygmalion, pour dissimuler un dépassement du plafond légal des dépenses de campagne. Celles-ci, engagées notamment pour les meetings, auraient été frauduleusement imputées à l'UMP. But de la fraude : la prise en charge, par le parti, d'environ 18,5 millions d'euros pour éviter un enfoncement du plafond autorisé de 22,5 millions d'euros, afin d'éviter un rejet des comptes de campagne par le Conseil constitutionnel.

Une enquête pour "financement illégal de campagne"

Nicolas Sarkozy a affirmé n'avoir "appris le nom de Bygmalion", la société de communication chargée d'organiser ses meetings via sa filiale Event and Cie, que "longtemps après la présidentielle". Pourtant, son ancien directeur de campagne, Guillaume Lambert, lui a prêté, en garde à vue, un rôle de décideur dans la stratégie de campagne. "De façon générale, la planification des meetings était soumise à approbation et validée par Nicolas Sarkozy", a assuré Guillaume Lambert.

Rien ne prouve que l'ancien président ait pu avoir connaissance de fausses factures. Mais l'enquête est aussi ouverte pour "financement illégal de campagne", délit qui vise notamment le dépassement conscient du plafond des dépenses. Guillaume Lambert a justifié l'ajout de meetings par les renégociations avec Event and Cie, qui auraient dégagé des marges de manœuvre financières. Une "rustine" aux yeux d'un enquêteur.

Le patron d'Event, Franck Attal, a confirmé au juge avoir révisé ses prestations à la baisse. En vain, selon lui, car des demandes supplémentaires sont intervenues.

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