Aéroports : salaires, droit de grève et sécurité au centre du conflit
Alors que le gouvernement a envoyé, jeudi 20 décembre, des policiers à Roissy pour remplacer les agents de sûreté grévistes, le débat autour de l'encadrement du droit de grève prend de l'ampleur. Une loi UMP sera présentée à l'Assemblé dès janvier.
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Alors que le gouvernement a envoyé, jeudi 20 décembre, des policiers à Roissy pour remplacer les agents de sûreté grévistes, le débat autour de l'encadrement du droit de grève prend de l'ampleur. Une loi UMP sera présentée à l'Assemblé dès janvier.
A quelques heures du réveillon de Noël, le gouvernement n'a voulu prendre aucun risque.
Pas question de laisser les files d'attente s'allonger dans les aéroports touchés par le mouvement social, notamment Roissy, et avec elles le mécontentement des voyageurs, potentiellement électeurs. Mercredi, le président, Nicolas Sarkozy, a donné le ton, demandant à son gouvernement "de prendre toutes les mesures nécessaires et opportunes".
Celui-ci est passé à l'acte. Jeudi matin, il a déployé des personnels de la police aux frontières (PAF) et d la gendarmerie du transport aérien (GTA) au terminal 2F de l'aéroport de Roissy, pour éviter que les passagers ne soient pas "pris en otage" pour Noël.
Les raisons de la colère
Alors que le conflit entre dans sa deuxième semaine, aucun signe d'accord à l'horizon.
D'un côté, les grévistes demandent des hausses de salaire allant jusqu'à 200 euros par mois et l'amélioration de leurs conditions de travail. Ils disent gagner 1.543 euros bruts par mois, dont une partie en primes, et rappellent travailler avec des horaires décalés et le dimanche.
Le patronat, qui évoque un salaire moyen supérieur à 1.500 euros net, juge la demande irréaliste, affirme n'avoir aucune marge de manœuvre et refuse de négocier, selon les syndicats.
En résumé, le blocage.
Le reportage d'Olivier Sibille de France 2
Le fond du problème
Jusqu'en 1996, les personnels assurant la sécurité dans les aéroports appartenaient à la police de l'air et des frontières. Ils bénéficiaient du statut de fonctionnaire avec l'ensemble des droits et devoirs que cela implique. "Notre responsabilité pouvait être engagée mais on avait le salaire qui allait avec" explique l'un deux. "Désormais, notre responsabilité est la même mais la charge de travail est bien supérieure, et nos salaires ont baissé".
Aujourd'hui, ces agents de sureté remplissent bien "une mission de service public" mais sont passés sous statut privé. Les entreprises qui les emploient (Securitas, Brink's, Alyzia Sûreté, Vigimark, Samsic, ICTS, etc.) sont des prestataires qui affirment subir la pression des gestionnaires d'aéroport et de l'Etat.
Reste qu'au-delà du problème salarial, une autre question se pose : la sécurité ne relève-t-elle pas des missions régaliennes ?
Le droit de grève au centre des discussions
Ce conflit dans les aéroports a par ailleurs relancé le débat sur le droit de grève dans les transports.
Saisissant la balle au bond, le gouvernement qui plaide pour que soit transposé à l'aérien le dispositif en vigueur dans les transports terrestres, soutient la proposition de loi du député UMP, Eric Diard, présentée à l'Assemblée nationale, le 24 janvier 2012.
Ce texte vise notamment à instaurer l'obligation de négociation ainsi que la déclaration individuelle des grévistes 48 heures avant le début du mouvement.
L'opposition et les syndicats sont vent debout et déplorent que des "relents poujadistes à visée électorale prennent le pas sur les difficultés rencontrées pour une profession où le dialogue social est difficile".
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