"Un être exceptionnel" : à Buenos Aires, les Argentins entre tristesse et fierté après la mort du pape François

Le décès du souverain pontife argentin, Jorge Mario Bergoglio de son vrai nom, a déclenché une vive émotion dans le tout le pays, notamment à Buenos Aires.

Article rédigé par Caroline Vicq
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un hommage au pape François dans une rue de Buenos Aires, le 21 avril 2025, quelques heures après la mort du souverain pontife argentin. (JUAN MABROMATA / AFP)
Un hommage au pape François dans une rue de Buenos Aires, le 21 avril 2025, quelques heures après la mort du souverain pontife argentin. (JUAN MABROMATA / AFP)

Les Argentins se sont réveillés, lundi 21 avril, en apprenant la mort de "leur" pape François. Le souverain pontife, mort à l'âge de 88 ans, est né à Buenos Aires, où il a été archevêque. Le président Javier Milei a exprimé sur les réseaux sociaux sa "profonde douleur" et se dit "honoré d'avoir pu rencontrer cet homme plein de bonté".

Les habitants rencontrés par franceinfo dans la capitale du pays sont nombreaux à faire part de leur tristesse, mais aussi de leur admiration et de leur fierté pour un pape "qui a su garder les pieds sur terre". Avec humour, il est très fréquent que les Argentins se vantent d'être les compatriotes de Dieu, incarné par la légende du foot Diego Maradona, et, depuis 2013, par le pape François.

"Quand je me suis levée et que j’ai appris la nouvelle, j’ai failli m'évanouir. J’ai ressenti une profonde douleur. Avant, je venais souvent dans cette église et Bergoglio marchait par ici. Il te tapotait l’épaule avec sa main. Il a toujours été une personne spéciale, sacrée. C’était notre pape argentin", confie, émue, Estela, 64 ans.

Le père Martín Bourdieu, curé à la paroisse de San José, à Buenos Aires, connaissait personnellement le pape François. "Il était très proche des gens, très sensible à ce qui arrivait aux gens, très attentif. C'est un homme qui prenait le métro quand il était évêque à Buenos Aires. Par austérité, mais aussi pour voir comment vivaient les gens, de quoi ils parlaient. Je crois que ça l'a nourri et formé pour pouvoir ensuite parler au monde", confie-t-il.

"Il a tout changé"

Les fidèles, eux, se souviennent aussi d'un homme aux idées bien tranchées, ce qui lui a valu quelques critiques de la droite argentine. Mais aujourd'hui, tout le monde reconnaît son combat. "Beaucoup l'ont critiqué parce qu'il disait la vérité, il défendait les plus vulnérables. Et il a tout changé, il a rapproché l'Eglise des pauvres, il a montré qu'il faut avoir une position politique claire dans la vie. Il a été un être exceptionnel", résume Margarita, 85 ans.

Au-delà des disputes idéologiques, les Argentins reconnaissent que Francisco a été un pape à leur image : simple, authentique et passionné. "Il était très engagé dans les quartiers populaires et les bidonvilles, surtout quand la drogue a commencé à être un grand problème chez les pauvres, pour accompagner leur réhabilitation, souligne Patricio Ossoinak, prêtre de la basilique Saint-Joseph de Flores,où le pape était curé. Il a toujours prôné une église ouverte à tous et un engagement particulier de nous tous auprès de ceux qui souffrent. Il nous a toujours invité à être des curés avec les pieds sur terre, à sortir dans la rue et à être proche des gens."

Le seul regret ici est que le pape François ne soit pas rentré au pays. Mais les Argentins seront présents pour accompagner spirituellement son départ. Sept jours de deuil national viennent d'être décrétés par le bureau du président Milei.

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