"Son souci constant des pauvres", "une bataille culturelle courageuse"... La classe politique française salue "une certaine idée de l'humanité" du pape François, mort à 88 ans
Le pape est mort lundi matin à l'âge de 88 ans, a annoncé le Vatican dans un communiqué. La nouvelle a beaucoup fait réagir en France, notamment des personnalités politiques.
Les réactions se sont vite multipliées sur les réseaux sociaux après l'annonce de la mort du pape François, lundi 21 avril. De nombreuses personnalités politiques lui ont rendu hommage sur les réseaux sociaux.
Emmanuel Macron, en déplacement à Mayotte, a salué un homme "toujours aux côtés des plus vulnérables et des plus fragiles". Il a évoqué "la vocation d'un homme qui tout au long de sa vie s'est battu pour plus de justice et pour une certaine idée de l'humanité, une humanité fraternelle". Le président de la République a adressé ses "condoléances les plus sincères à l'ensemble des catholiques du monde entier".
"Il n'avait peur de rien, il voulait réformer l'Eglise et il voulait qu'elle soit aux côtés des plus pauvres et des plus fragiles. Il voulait qu'elle soit une maison de générosité et de fraternité. C'était pour beaucoup un très grand soutien", a réagi François Bayrou. "C’est un moment de très grande émotion pour tous ceux qui aimaient cette personnalité, a souligné le Premier ministre. Et c’est en même temps un moment de très grande émotion partagée en raison des combats qui étaient les siens pour que l'Eglise dont il avait la charge soit une maison dans laquelle la fraternité et la générosité s'imposent et rayonnent".
"En ce jour de deuil, je veux assurer les catholiques de France de mon soutien et de mes pensées : sa mort au lendemain de la fête de Pâques doit constituer un symbole d’espérance inébranlable", a déclaré la ministre de la Culture, Rachida Dati.
"Le pape François aura marqué l’Eglise catholique et le monde par sa pensée et ses engagements."
Rachida Dati, ministre de la Culturesur X
"J'avais eu l'honneur d'accueillir le pape François au nom de la France en décembre dernier, a écrit sur X Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur. J'avais pu mesurer, lors de notre échange, son intelligence, sa bonté, mais aussi son humour. Sa mort touche particulièrement les 1,4 milliard de catholiques dont il était le pasteur. Son souci constant des pauvres restera le grand marqueur de son pontificat."
Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a écrit que "le pape François est mort sans avoir vieilli. Humble, il restera de sa vie d’homme d’Église le souvenir du don de soi pour la foi et pour les autres, particulièrement les plus démunis". "Le pape François s'est éteint. Pape des pauvres et des opprimés, il aura accompagné les croyants dans une période de profonds bouleversements", a écrit sur le même réseau social Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale. "Aujourd’hui, j’ai une pensée pour tous les catholiques endeuillés, de France et du monde."
L'ancien Premier ministre et député Gabriel Attal a salué un "homme de foi et d’espérance, sincère et passionné". "Le Pape François n’a cessé de porter la voix des plus faibles et de dénoncer la guerre et les excès du monde. Ses 12 ans de pontificat auront profondément marqué l’Église catholique", a-t-il ajouté.
La gauche rend hommage à son action sur l'écologie
La secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, rappelle que "le pape François avait mieux compris l’écologie et la génération climat que beaucoup de politiques". "Ce pape a mené une bataille culturelle courageuse sur plusieurs sujets environnementaux et de solidarité, a-t-elle ajouté. Puisse ce grand mouvement s’intensifier et s’étendre aux sujets sociétaux. C’est aussi cela, la responsabilité de l’Eglise." L'ancienne ministre et ancienne députée écologiste, Cécile Duflot, a fait part de son émotion sur France Inter. "Je suis très honnête avec vous, j'ai pleuré. Et franchement, je ne pensais pas qu'un jour dans ma vie ça m'arriverait de pleurer à la mort d'un pape", avoue-t-elle. "C'est pour moi un événement assez marquant qu'un pape adopte sur l'écologie un discours qui est celui d'un écologiste du Sud, d'un écologiste qui intègre la dette écologique", observe Cécile Duflot.
"Dans un monde tenté par le repli identitaire, le pape François osait parler de fraternité, 'fratelli tutti', tous frères", a réagi Olivier Faure, le premier secrétaire du PS. "Je salue la mémoire de celui qui à Marseille, était venu nous rappeler cette évidence : la Méditerranée ne peut devenir un cimetière sans que l’Europe trahisse ses valeurs fondamentales. Il avait courageusement fait de la question migratoire un révélateur politique, appelant à la responsabilité face à l’indifférence".
"Le pape François avait voulu donner à son pontificat une dimension résolument sociale en portant son attention et en concentrant ses visites sur les pays les plus pauvres de la planète. Il a tenté d’engager le Vatican dans la dénonciation des abus sexuels dont il avait admis l’ampleur."
François Hollande, ancien président de la République et actuel député PSsur X
"Serviteur de l’Église et messager de la paix, le pape François s’est éteint en ce lundi de Pâques. Il a partagé avec le monde, et jusqu’au bout, sa foi et son idéal de servir les plus pauvres", a écrit le maire de Marseille, Benoît Payan. À Marseille en 2023, à Ajaccio l'année dernière, nous avons partagé ce message, son engagement pour le dialogue interreligieux, autour de notre mer commune, et tant de moments d'humanité et de fraternité que nous n'oublierons jamais."
Ian Brossat, sénateur de Paris et porte-parole du PCF, a rappelé une phrase du pape : "La Méditerranée et la mer Égée sont devenues un cimetière insatiable, une image de notre conscience insensible et endormie." Il a poursuivi : "Face aux vents de la réaction qui soufflent si fort, le pape François a su porter une parole de paix et de justice. Qu’elle puisse nous inspirer."
L'extrême droite évoque un "héritage de foi, de paix et de dialogue"
"Une figure spirituelle s’éteint, laissant derrière elle un héritage de foi, de paix et de dialogue. Pensées pour la communauté catholique endeuillée par sa disparition", a réagi Marine Le Pen, députée et présidente du groupe RN à l'Assemblée. "Le pape François a rejoint Dieu ce lundi de Pâques. Paix à son âme", a commenté Marion Maréchal.
"Le pape François est mort, en cette semaine de Pâques, au lendemain d'une ultime apparition au balcon de la basilique Saint-Pierre, a réagi le président du RN, Jordan Bardella. Son pontificat aura été marqué par une attention constante portée aux oubliés et à la dignité des plus fragiles. Pensées pour tous les catholiques de France et du monde dans ce moment de douleur."
Eric Zemmour, le président de Reconquête, s'est lui montré plus critique sur le bilan du pape François. "Pour certains catholiques, son pontificat fut une épreuve dans leur foi dans l’Eglise. Mais aujourd’hui, les polémiques doivent se taire. Que demeure la mémoire de celui qui disait : 'On reconnaît un chrétien à son sourire'. Je fais des vœux pour que l’Esprit Saint éclaire son successeur", a-t-il écrit sur X.
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