Quatre questions sur Kaspersky Lab, le géant de la sécurité informatique soupçonné d'avoir des liens avec Moscou
Des hauts responsables du renseignement américain ont expliqué se méfier de Kaspersky, jeudi. L'entreprise dément toute collaboration avec le gouvernement russe.
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Kaspersky Lab. Voilà le nom qui circule dans les couloirs des services de renseignements américains. Officiellement, le géant de la sécurité informatique vend des antivirus et des logiciels pour protéger les ordinateurs. Mais de hauts responsables de la sécurité et du renseignement américains soupçonnent l'entreprise d'aider Moscou dans ses activités d'espionnage. Franceinfo vous résume ce qu'il faut savoir de cette affaire.
C'est quoi Kaspersky Lab ?
Il s'agit d'une multinationale russe spécialisée dans la cyber-criminalité, fondée en 1997 par Eugene Kaspersky. Cette société privée propose toute une gamme d'antivirus et de logiciels pour protéger les ordinateurs contre les piratages. Quatre cents millions de clients lui feraient confiance à travers la planète.
L'entreprise, dont le siège est à Moscou, emploie environ 3 700 personnes dans le monde. Et, depuis 2015, elle dispose même d'un bureau à Woburn, dans le Massachusetts (Etats-Unis), où travaillent 300 personnes.
Pourquoi les Etats-Unis ont des doutes ?
De hauts responsables de la sécurité et du renseignement américains accusent l'entreprise d'avoir des liens avec le gouvernement de Moscou. En clair, elle utiliserait ses outils pour faire de l'espionnage. Preuve que le sujet inquiète, il a publiquement été évoqué, jeudi 11 mai, au Capitole, rapporte le Boston Globe (en anglais).
"Nous sommes très préoccupés", a confié le chef du FBI par intérim, Andrew McCabe. De son côté, le directeur de l'Agence de renseignement américaine (NSA), Mike Rogers, s'est dit "conscient" du problème. Et Vincent Stewart, un haut gradé de l'Agence du renseignement de la défense (DIA), a expliqué que son administration évitait à tout prix de s'équiper chez Kaspersky.
Y a-t-il des preuves d'attaques ?
Les autorités américaines soupçonnent des pirates informatiques russes d'avoir voulu influencer la présidentielle de 2016 en faveur de Donald Trump. Le 7 octobre dernier, soit un mois avant l'élection, Washington a publié un communiqué dans lequel il accuse officiellement Moscou de tenter d’"interférer dans le processus électoral américain". Le Kremlin avait aussitôt parlé de "foutaises".
Depuis, le FBI mène l'enquête, rappelle ABC News (en anglais). Il veut savoir si la cyber-entreprise "entretient des relations troubles avec le gouvernement russe". Mais pour l’heure, il n’y a "pas de lien probant ou direct" entre Trump et le Kremlin, écrivait le New York Times (en anglais), au mois de novembre dernier.
Le sujet est revenu sur le devant de la scène au mois de février, après les révélations concernant l'ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump. Michael Flynn est accusé d'avoir touché 11 250 dollars en octobre 2015 par la filiale américaine de Kaspersky Lab. Il aurait également eu des contacts répétés avec l'ambassadeur russe à Washington pendant la campagne. Un scandale qui lui a coûté son poste.
Comment se défend Kaspersky Lab ?
Quelques minutes après les déclarations des responsables américains, Eugene Kaspersky a essayé de mettre les choses au clair, lors d'une séance de questions-réponses en direct sur le site Reddit.com. "Je suis désolé que ces messieurs ne puissent pas utiliser le meilleur logiciel sur le marché pour des raisons politiques", a-t-il répondu, plein d'ironie, aux utilisateurs qui l'interrogeaient.
For the 2nd consecutive day I read "interesting" stories. Just sayin'! Our official statement here -> https://t.co/N4SgXKl352 pic.twitter.com/6MyEIMQewV
— Eugene Kaspersky (@e_kaspersky) 9 mai 2017
Pour lui, les propos des fonctionnaires américains interviennent "sans raison réelle ni preuve d'actes répréhensibles de notre part". Dans un communiqué publié, jeudi, sur le site de l'entreprise, Eugene Kaspersky s'est d'ailleurs dit prêt à témoigner devant le Sénat américain s'il le faut. Il assure que la société "n'a jamais aidé, et n'aidera jamais, un quelconque gouvernement dans ses efforts d'espionnage", et qu'elle a "toujours respecté les pratiques commerciales et éthiques".
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