Présidentielle américaine 2024 : certains Américains peuvent déjà voter à distance et Donald Trump est toujours inquiet
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Comme en 2020, l’ex-président américain jette un doute sur la sécurité du vote à distance, du vote par procuration et du vote par anticipation. Des modalités pourtant bien ancrées dans la pratique des citoyens américains.
Pour Donald Trump, le 22 juin 2020, l’idée du vote à distance était la garantie d’un trucage des élections. "Élection 2020 truquée : des millions de bulletins de vote par correspondance seront imprimés par des pays étrangers et autres. Ce sera le scandale de notre époque !", écrivait-il (en lettres capitales) sur X.
Un argument, avant l’heure, pour défendre l’idée d’un scrutin volé, une obsession que l’ex-président exploitera jusqu’à soutenir la prise d’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021, par des partisans déchaînés et convaincus de l’invalidité de la victoire de Joe Biden.
Modalités variables
Il faut dire que, à défaut d’être "truqué" comme le prétend Donald Trump, le vote est complexe aux États-Unis. L’organisation des scrutins relevant de la seule responsabilité des États, les conditions ne sont pas les mêmes selon que l’on habite dans le New Hampshire ou dans le Nevada. Et quatre ans après la défaite de Donald Trump, les conditions n’ont pas beaucoup évolué.
Pas plus que la position de l’ex-président, qui déclarait, lors d’un meeting à Johnstown (Pennsylvanie) le 30 août : "Les élections sont tellement truquées… Nous devons revenir aux affaires et tout changer. Nous voulons des bulletins de vote en papier. Nous voulons un jour de vote unique. Nous voulons des preuves de citoyenneté. Nous voulons des cartes d’électeur. C’est très simple. Nous voulons en finir avec le vote par correspondance."
Usages historiques
Une sortie une nouvelle fois discutable, tant le vote par correspondance est inscrit dans l'Histoire des États-Unis (et pratiqué par Donald Trump et les siens). La pratique relève de ce que les codes électoraux des États qualifient d'"absentee voting", de situations dans lesquelles les électeurs ne sont pas en mesure de se déplacer physiquement pour exprimer leur voix. Et elles ne sont pas rares, dans un pays dont la majeure partie s'étend sur trois fuseaux horaires et où la densité moyenne avoisine les 34 habitants par kilomètre carré (105 en France métropolitaine).
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Mais avant la géographie, c'est un événement historique qui a précipité l'usage des bulletins postaux ("mail-in ballots") : la guerre de sécession, qui tenait les jeunes électeurs mobilisés éloignés de leurs bureaux de vote. Critiquée – comment garantir le secret du vote ? – la pratique ne s'imposera pas tout de suite. Il faudra attendre le début du XXe siècle et une accélération des déplacements dans un pays-continent pour que soient levées les réserves relatives au vote par correspondance.
Au point que, à partir des années 1960, tous les États américains en ont autorisé l'usage, dans des conditions parfois très étendues. En 1978, par exemple, la Californie a dispensé les électeurs de justification pour voter à distance, et depuis 2000, neuf États ont mis un terme au vote physique dans des urnes.
Pragmatisme électoral
Quant aux autres modalités du vote, l’usage de la procuration ou la pratique du vote anticipé, quasiment généralisées aux États-Unis, Donald Trump ne semble pas les rejeter catégoriquement, soufflant le chaud et le froid d’une déclaration à l’autre. Ainsi déclarait-il sur son réseau, Truth Social, le 20 avril : "Le vote par procuration, le vote anticipé et le vote le jour du scrutin sont tous de bonnes options. Les républicains doivent s’organiser, s'inscrire et voter !"
Dubitatif ou pas, l’ex-président sait lire les chiffres : lors du scrutin de 2020, 69 % des électeurs américains ont voté par courrier et ou par anticipation, selon le bureau du recensement. Un record historique. Et parmi eux, notait le Pew Research Center en novembre 2020, les électeurs de Joe Biden pesaient bien plus lourd : 72 %, contre 62 % chez les électeurs de Donald Trump.
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