Mort d'Abou Bakr al-Baghdadi : "Je ne pense pas qu'il faille y voir une victoire majeure", prévient la chercheuse Myriam Benraad
Myriam Benraad, chercheuse associée à l'Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman, réagit dimanche à l'annonce par Donald Trump de la mort d'Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l'organisation terroriste "État islamique".
Le président américain Donald Trump a annoncé dimanche 27 octobre la mort d'Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l'organisation terroriste "État islamique". Invitée de franceinfo, Myriam Benraad, chercheuse associée à l'Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (Iremam) et autrice de nombreux ouvrages sur le groupe terroriste n’y voit pas pour autant une étape décisive dans la lutte antiterroriste.
"On a déjà éliminé de grandes figures du jihadisme par le passé"
"Je ne pense pas qu’il faille y voir une victoire majeure pour la simple et bonne raison qu’on a déjà éliminé de grandes figures du jihadisme par le passé, estime Myriam Benraad. À commencer par Ben Laden sous la présidence Obama." "En réalité, poursuit Myriam Benraad, ces mouvements sont très structurés et assurent leur succession de longues années auparavant. Il y a déjà certainement des personnalités qui sont en place."
On verra certainement à nouveau un leader ou plusieurs nouveaux leaders émerger comme on l’a vu par le passé.
Myriam Benraadà franceinfo
La chercheuse rappelle qu'Abou Bakr al-Baghdadi était lui-même le successeur du premier leader de l’organisation État islamique, lui aussi irakien. "Il appartient, explique-t-elle, à la génération qui a fait ses armes pendant l’occupation américaine. C’est pour cela qu’il jouissait d’un charisme certain et qu’il avait pu rassembler autant autour de lui. Ce sont des avancées, certes, mais cela ne veut pas dire que le projet est mort. On le voit bien, avec la reprise de l’activité jihadiste à peu près partout au Moyen-Orient et les poussées en Afrique en Asie et ailleurs."
"On est sur le registre de l'humiliation"
L'annonce de la mort du numéro 1 du groupe État islamique a été très préparée par Washington. Aussi, Myriam Benraad évoque une "rhétorique très spectaculaire", qui consiste à "humilier par les mots" l’État islamique en le qualifiant de "lâche", de "chien". "On est sur le registre de l’humiliation, on sent que c’est une vengeance du côté américain, indique-t-elle. "L'État islamique est de fait l’adversaire numéro un des États-Unis, en tout cas au Moyen-Orient. [...] Le discours de Trump, même s’il est plus sensationnaliste dans ses termes et dans sa manière de s’exprimer, me fait quand même penser à ce qu’avait dit Obama lors de la mort de Ben Laden. On était déjà sur cette posture triomphante vengeresse et cela n’a pas conduit à une amélioration", souligne Myriam Benraad.
À regarder
-
Vol des bijoux au Louvre : sept minutes pour un casse spectaculaire
-
Au cœur de la traque des migrants
-
Mouvement "No Kings" aux États-Unis : sept millions d'Américains sont descendus dans les rues contre Donald Trump
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter