États-Unis : après Steven Colbert, l'animateur Jimmy Kimmel suspendu pour ses propos sur le camp Trump et l'assassinat de Charlie Kirk

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Article rédigé par France 2 - F. Genauzeau, A. Filippi. Édité par l'agence 6Médias
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Jimmy Kimmel, l'un des présentateurs télé les plus célèbres des États-Unis, vient d'être suspendu pour une durée indéterminée par ses employeurs, la chaîne ABC. Une décision qui fait suite à des propos tenus par ce dernier lors de son émission contre les proches de Donald Trump, qu'il a accusé d'exploiter politiquement l'assassinat de l'influenceur Charlie Kirk.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


C'est l'un des humoristes les plus connus aux États-Unis : Jimmy Kimmel est depuis 20 ans à la tête d'un des grands rendez-vous du soir à la télévision américaine. Mercredi, le théâtre où est filmée son émission a dû renvoyer les spectateurs chez eux. "On ne nous a pas dit ce qui se passait, juste que c'était annulé", témoigne l'un d'eux. Une heure plus tôt, la chaîne ABC a annoncé le déprogrammer jusqu'à nouvel ordre, après des propos sur l'influenceur d'extrême droite Charlie Kirk, assassiné la semaine dernière.

"La mafia pro-Trump essaie à tout prix de faire croire que le meurtrier de Charlie Kirk n'est pas l'un des leurs. Ils font tout pour marquer des points politiques en faisant de la récupération", a-t-il déclaré en pleine émission.

"Se saisir de la question Kimmel"

L'humoriste est connu pour ne jamais lésiner sur les plaisanteries concernant le président américain. "Si je le pouvais, j'emménagerais à Mar-a-Lago juste pour le rendre dingue", raillait-il récemment. Donald Trump s'est félicité de sa suspension jeudi 18 septembre : "Il aurait dû être viré il y a longtemps. Vous pouvez dire que c'est une atteinte à la liberté d'expression, mais c'est surtout un manque de talent", a moqué le chef d'État.

Alors, la chaîne ABC a-t-elle cédé à la pression du camp présidentiel ? Quelques heures avant l'annonce, le patron de l'instance fédérale qui attribue les licences de télévision avait agité une menace à peine voilée. "ABC peut choisir de changer d'attitude et de se saisir de la question Kimmel. Dans le cas inverse, nous allons avoir plus de travail que prévu", a prévenu Brendan Carr, président de la commission fédérale des communications (FCC) dans "The Benny Show".

Une onde de choc dans la presse américaine

Un autre humoriste de renom, Steven Colbert, avait lui aussi été remercié il y a quelques semaines. Accusé par Donald Trump de rouler pour les démocrates, le présentateur lui avait répondu en ces termes : "Est-ce qu'un homme sans talent, comme vous le dites, aurait su composer ce trait d'esprit satirique ? Va te faire foutre".

L'affaire prend une tournure politique et certains élus démocrates se succèdent à la télévision, casquette de Jimmy Kimmel sur la tête. "Que le président s'attaque aux humoristes, cela devrait inquiéter tous les Américains. Ce n'est pas ça l'Amérique", a par exemple réagi Eric Swalwell, représentant démocrate de l'État de Californie.

Les chaînes de télévision ne sont pas les seules à subir ces pressions. Donald Trump réclame 15 milliards de dollars au New York Times pour diffamation et 10 milliards au Wall Street Journal, ce qui est vu sur place comme une attaque inédite contre la liberté de la presse aux États-Unis.

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