Californie : des migrants redoutent les arrestations

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Article rédigé par franceinfo - B.Mousset, A.Lévêque
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En Californie, la politique d'immigration pratiquée par Donald Trump inquiète. Les migrants, dont beaucoup travaillent légalement, redoutent d'être arrêtés et expulsés.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Sous le soleil californien, à perte de vue, des champs d'avocatiers dans un comté de Los Angeles. Les fruits seront bientôt mûrs. Mais dans cette exploitation agricole, sans la main-d'œuvre étrangère, des sans-papiers qui travaillent illégalement aux États-Unis, il n'y aurait pas de récolte.  "Les Américains, non. Je n'en ai jamais vu depuis que je suis ici. Presque tous les gens qui travaillent dans les champs sont des Latinos," indique Silvia, une ouvrière agricole. C'est notamment le cas de Miguel. D'origine mexicaine, il est entré aux États-Unis il y a 30 ans. Aujourd'hui, il a peur d'être arrêté à tout moment par la police de l'immigration, très active dans la région.  "Je pense qu'aujourd'hui, tout le monde est perdant avec cette politique. Nous, en tant que travailleurs, évidemment, mais les grands propriétaires de ranchs sont également concernés," estime Miguel, ouvrier agricole. 

La communauté hispanique se sent visée

Depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier dernier, les arrestations de sans-papiers n'ont jamais été aussi nombreuses. La communauté hispanique se sent particulièrement visée. À Los Angeles, elle est plus importante qu'ailleurs. Alors, pour aider ceux qui en ont besoin, une association prépare des colis alimentaires qu'elle va livrer. Car aujourd'hui, beaucoup de migrants vivent cachés pour éviter toutes mésaventures. "La raison pour laquelle nous nous rendons chez eux est très simple. C'est pour qu'ils ne prennent aucun risque en sortant dans la rue. Il ne faut pas qu'ils soient interpellés ou interrogés," indique Kevin Amador, employé d'une association d'aide aux migrants. Cet employé se rend ainsi chez Alberto, un laveur de voiture en situation irrégulière. Il vit terré chez lui depuis un mois.  "Je ne suis pas habitué à ça. Je suis très stressé et j'ai mal partout. Les conséquences sont physiques et morales, car j'ai toujours été habitué à travailler," déclare-t-il.
Un cas loin d'être isolé, ces femmes n'osent même plus sortir de chez elles. "Cette incertitude nous empêche de dormir, mes filles et moi, c'est la vérité. On vit dans une paranoïa totale et permanente" lance Marisol, une migrante originaire du Honduras. De l'autre côté de la frontière, derrière ce mur côté mexicain, ils sont encore nombreux à vouloir rejoindre les États-Unis, malgré les risques encourus.  

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