Aux Etats-Unis, l'Etat de l'Oregon intente un procès pour empêcher Donald Trump de déployer l'armée à Portland

Les autorités estiment que Donald Trump fait preuve d'abus de pouvoir. Elles affirment que la décision d'envoyer la Garde nationale est "motivée par son désir de normaliser le recours à l'armée" là où ses adversaires politiques gouvernent.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des agents fédéraux font face à des manifestants devant le bâtiment de l'agence américaine de contrôle de l'immigration et des douanes, le 28 septembre 2025 à Portland, dans l'Oregon. (MATHIEU LEWIS-ROLLAND / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
Des agents fédéraux font face à des manifestants devant le bâtiment de l'agence américaine de contrôle de l'immigration et des douanes, le 28 septembre 2025 à Portland, dans l'Oregon. (MATHIEU LEWIS-ROLLAND / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Les autorités de l'Etat de l'Oregon ont intenté, dimanche 28 septembre, un procès pour empêcher le déploiement de l'armée dans la ville de Portland, dans le nord-ouest du pays, au lendemain de l'annonce de cette mesure par Donald Trump.

Le président républicain, qui a déjà déployé l'armée dans les villes démocrates de Los Angeles, Washington et Memphis, avait menacé début septembre d'envoyer la Garde nationale à Portland, théâtre de grandes manifestations en mai 2020, pendant son premier mandat, après le meurtre par la police de George Floyd.

Selon le président des Etats-Unis, ces déploiements sont nécessaires pour lutter contre la criminalité et les manifestations contre la police de l'immigration (ICE). La plainte déposée dimanche par les autorités de l'Oregon et de Portland accuse Donald Trump d'abus de pouvoir, affirmant que cette décision "était motivée par son désir de normaliser le recours à l'armée pour des activités ordinaires de maintien de l'ordre intérieur", en particulier dans les juridictions dirigées par ses adversaires politiques.

Une ville dite "sanctuaire"

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le locataire de la Maison Blanche a érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une "invasion" des Etats-Unis par des "criminels venus de l'étranger" et communiquant abondamment sur les expulsions, dont l'ICE est un des principaux instruments. Plusieurs manifestations et actions contre l'ICE ont éclos à travers le pays, notamment dans des villes dites "sanctuaires", comme Portland, qui protègent les migrants en situation irrégulière menacés d'expulsion.

Ces dernières semaines, le républicain s'est également engagé à lutter contre la violence qu'il attribue à un réseau présumé de "terroristes nationaux" de gauche, une initiative que ses détracteurs qualifient de tentative visant à faire taire la dissidence. Dans leur plainte, les autorités de l'Oregon ont déclaré qu'il n'était pas nécessaire de déployer la Garde nationale à Portland car, contrairement à ce qu'affirme Donald Trump, les manifestations contre ICE y ont été pacifiques et de faible ampleur.

Ces dernières semaines, des manifestants à Portland et dans d'autres villes ont néanmoins bloqué par intermittence les entrées des locaux de l'ICE, provoquant des affrontements lorsque les agents ont tenté de dégager les lieux. En réponse à l'annonce faite samedi par Donald Trump, la gouverneure démocrate de l'Oregon, Tina Kotek, a déclaré qu'elle n'avait reçu aucune information ni aucun calendrier concernant le déploiement des troupes.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.