Les Etats-Unis en ébullition après l'assassinat de Brian Thompson, patron d'une importante compagnie d'assurance santé
Depuis l'assassinat du dirigeant de UnitedHealthcare, mercredi 4 décembre, les médias américains suivent de près la traque du tueur présumé, tandis que les internautes s'indignent des pratiques abusives des assurances.
Deux nouvelles photos du suspect ont été diffusées par la police new-yorkaise jeudi 5 décembre et continuent d'alimenter l'ébullition médiatique autour de l'assassinat de Brian Thompson, la veille en plaine rue. Sur l'une de ces images de vidéosurveillance, on distingue un individu encapuchonné, son cache-nez baissé révélant un large sourire.
L'homme est soupçonné d'avoir abattu Brian Thompson, dirigeant de la société d'assurance UnitedHealthcare, en plein New York, au petit matin du mercredi 4 décembre. D'après la police, le tueur présumé attendait la victime devant l'hôtel où devait se tenir une conférence d'investisseurs de UnitedHealth Group, à laquelle le dirigeant de la branche santé était convié.
Depuis, la police traque le tireur présumé et affirme que cet assassinat était "prémédité" et "ciblé". Des équipes cynophiles et des drones passent au peigne fin Central Park, où le suspect se serait enfui. Des avis de recherche ont même été placardés dans les rues new-yorkaises, promettant une récompense de 10 000 dollars à toute personne qui aurait des informations.
Une traque ultra-médiatisée
Cette chasse à l'homme digne d'une série noire passionne les médias américains et fait toujours la une de nombreux sites d'actualité, deux jours après le drame. Les chaînes d'information en continu diffusent en boucle les photos et vidéos du suspect, et se raccrochent à la moindre nouveauté révélée par les enquêteurs.
Selon le New York Times, les policiers ont par ailleurs retrouvé des douilles sur les lieux du crime, sur lesquelles étaient inscrits les mots delay (retarder), deny (refuser), defend (contester). Ces détails pourraient faire écho à des pratiques controversées du monde de l'assurance pour rejeter des remboursements, mais la police n'a pas confirmé ces hypothèses.
La femme du défunt, Paulette Thompson, s'est également exprimée sur NBC News, affirmant que depuis quelque temps, son mari était la cible de "menaces". "Que sais-je, pour une mauvaise couverture [santé] ?", s'est-elle interrogée, alors que le mobile de cet assassinat demeure inconnu.
Réactions courroucées des internautes
Loin de choquer l'opinion publique, cette affaire éveille plutôt la colère de nombreux Américains, qui dénoncent les systèmes des assurances de santé. Sur les réseaux, plus particulièrement sur X, les commentaires sarcastiques se multiplient à propos de l'assassinat et certains en viennent à défendre celui qu'on appelle le "CEO shooter", ou "tueur de PDG".
Après la mort de Brian Thompson, le Network Contagion Research Institute, un centre de recherche spécialisé sur les questions numériques, a recensé "un bond de publications très engagées à travers les réseaux sociaux glorifiant l'évènement, certaines appelant même à des actes de violence supplémentaires, suscitant des dizaines de millions de vues". La police de Maple Grove, une ville du Minnesota, assure par ailleurs avoir reçu deux fausses alertes à la bombe sur des propriétés de Brian Thompson.
Sur Facebook, United Health Group, maison mère de UnitedHealthcare, a même limité la possibilité de faire des commentaires sous sa publication de condoléances. Sur les plus de 70 000 réactions à ce post vendredi matin, 64 000 étaient des émojis "rire". Des réactions cyniques qui symbolisent une colère profonde dans la population à l'égard des assurances santé, secteur lucratif aux Etats-Unis.
En l'absence d'arrestation, les spéculations vont bon train sur le fait que le tireur aurait cherché à se venger d'un refus de prise en charge de frais médicaux par l'assureur. Car depuis quelques mois, UnitedHealthcare est accusée de refuser abusivement des couvertures santé : un tiers des demandes ne sont pas acceptées. La plus grosse compagnie d'assurances des Etats-Unis serait aussi celle qui indemnise le moins les patients, selon un rapport du Sénat américain, datant d'octobre 2024.
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